Athlétisme : Bastien Landès, une saison pour repartir de l’avant

  • Bastien Landès affiche à son palmarès deux médailles en individuel et une en relais lors des championnats de France cadet.
    Bastien Landès affiche à son palmarès deux médailles en individuel et une en relais lors des championnats de France cadet. Centre Presse
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Guillaume Verdu

Athlétisme. Détenteur du record départemental du 100 mètres alors qu’il n’est encore qu’espoir, le prodige du sprint aveyronnais sort de deux saisons hachées par les blessures. Il a rechaussé les pointes il y a une semaine, avec l’idée de reprendre sa progression.

Des médailles et un record. Le jeune homme a beau n’avoir 20 ans que depuis onze jours, il affiche déjà un CV bien garni. À son actif, du bronze et de l’argent aux championnats de France cadets, sur 100 et 200 mètres, un titre national dans la même catégorie sur 4 x 100 et le record d’Aveyron du 100 mètres en 10’’62.

De belles performances, d’autant plus qu’il s’est lancé dans ce sport assez récemment. « Je devais avoir 15 ou 16 ans quand j’ai commencé, hésite le sprinteur du Stade Rodez athlétisme. J’étais en seconde au lycée La Roque. C’est un surveillant, également au club, qui m’a conseillé de m’y mettre. » Bastien Landès lâche alors le handball, qu’il a pratiqué pendant neuf ans, pour enfiler les pointes. Sans regret.  « J’ai accroché direct. Même si c’est un sport individuel, il y a toujours des copains à l’entraînement. En compétition aussi, il y a une très bonne ambiance. » Une conversion réussie, puisque, dès sa première saison, l’Aveyronnais décroche le titre national cadet en 4x100 mètres, à Dreux.

« C’est mon meilleur souvenir. J’adore l’esprit du relais. »

« Se qualifier pour les championnats de France »

Mais depuis quelque temps, la progression de l’athlète a été freinée. La faute à des blessures. En 2014, une arthroscopie de la hanche lui vaut une année blanche. La saison dernière, il enchaîne une élongation au fessier, en se testant à la longueur, et une grippe. Bilan, six semaines loin du tartan et une préparation hivernale foutue en l’air.

« Et malgré cela, il fait 10’’71 en fin de saison », souffle son entraîneur Nicolas Hirt, pour mieux souligner ses qualités. Alors, cette saison 2015-2016, qui a commencé pour lui il y a une semaine avec la reprise de l’entraînement, peut être celle du retour au premier plan.

Ses points forts : sa foulée et son départ

« Le but, c’est de se qualifier pour les championnats de France espoir. Et pourquoi pas essayer d’aller en finale, lance le sprinteur. En revanche, je ne me suis pas fixé d’objectif chronométrique. » Son entraîneur le fait pour lui : « Il peut être régulier aux alentours de 10’’60 et claquer un ou deux chronos proches de 10’’50. »

À condition, cette fois, de ne plus être gêné par les blessures. « Bastien a un gros potentiel, poursuit Nicolas Hirt. Il va vite naturellement. Il n’est pas très grand, mais a de longues foulées et une qualité de rebond. » Autre point fort : le départ. « Il a un petit gabarit qui lui permet de vite sortir des blocks, explique Nicolas Hirt, l’ancien détenteur du record départemental de la ligne droite. Mais ensuite, il a un peu de mal sur la transition entre la sortie des blocks et la phase où il faut se redresser. »

Selon l’entraîneur, c’est d’ailleurs cette partie de la course qui devrait être la plus travaillée cette saison. « De toute façon, je fais ce qu’il me dit », sourit Bastien Landès, pas du genre à se poser des questions sur son programme de travail. « Je suis un peu flemmard », concède-t-il.

« C’est surtout qu’il manque de motivation par moments, précise Nicolas Hirt. Parfois, il a du mal à venir à l’entraînement, mais au cours des séances, il bosse bien. Il sait qu’il ne vivra pas de son sport. Du coup, il y a des périodes où c’est un peu compliqué, notamment quand il n’y a pas de podium ou de bons chronos. Et puis, il est à un âge où il y a d’autres choses à faire ! »

À commencer par les études, puisque Bastien Landès est en deuxième année de BTS Anabiotec, à La Roque. « Je ne sais pas exactement ce que je vais faire plus tard. Peut-être des analyses en laboratoire, en lien avec les biotechnologies », avance le natif de Saint-Affrique... comme un certain Stéphane Diagana, le plus illustre des athlètes aveyronnais.

« Je ne me souviens pas l’avoir vu courir », s’excuse Bastien Landès, qui n’était pas encore né le jour où Diagana a établi le record d’Europe du 400 mètres haies (47’’37), le 5 juillet 1995. « Je suis trop jeune ! » Pas grave. C’est justement son âge qui laisse espérer que le meilleur est à venir.
 

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