La canicule a entraîné 3.300 décès supplémentaires en 2015

  • Une infirmière asperge d'eau une personne âgée qui souffre de la chaleur, le 22 juillet 2013 dans un hôpital d'Argenteuil, près de Paris
    Une infirmière asperge d'eau une personne âgée qui souffre de la chaleur, le 22 juillet 2013 dans un hôpital d'Argenteuil, près de Paris AFP - Fred Dufour
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Centre Presse Aveyron

Les trois épisodes de canicule enregistrés en France durant l'été 2015 ont entraîné 3.300 décès supplémentaires, un chiffre largement inférieur aux 15.000 morts dénombrées pendant l'été 2003, selon un premier bilan de l'Institut de veille sanitaire (InVS).

"Au total, il a été estimé un excès de 3.300 décès (+6,5%) sur la période des trois épisodes entre le 29 juin et le 9 août", indique l'InVS.

La grande canicule de 2003, du 4 au 18 août, s'était soldée sur un bilan nettement plus lourd avec 15.000 décès supplémentaires (55% de plus par rapport à la moyenne des décès à cette période, hors canicule).

L'InVS relève dans ce "Bilan des épisodes de canicules survenus à l'été 2015", disponible sur son site internet, une hausse de la mortalité pour les pathologies en lien avec la chaleur "dans toutes les régions" touchées par les fortes chaleurs.

Ces pathologies sont l'hyperthermie ou coup de chaleur, la déshydratation et l'hyponatrémie, à savoir une trop faible concentration de sel de sodium dans le sang.

Il s'agit là d'un premier bilan et les morts supplémentaires ne peuvent tous être imputés aux fortes chaleurs, souligne l'organisme public en charge de la surveillance et de l'étude de la population.

"Sur ces trois épisodes caniculaires, les excès de mortalité estimés ne peuvent être imputés entièrement à la chaleur", dit l'organisme qui informe que son calcul s'appuie sur des données administratives dans lesquelles les causes des décès ne sont pas précisées.

"Il n'est pas possible à ce jour" d'évaluer précisément la part imputable aux grandes chaleurs dans les décès supplémentaires, écrit l'InVS.

D'ailleurs, dit-il, "certaines régions ont enregistré des excès de mortalité pendant ces trois épisodes alors qu'aucun des départements de ces régions n'avaient atteint les seuils d'alerte canicule".

- Impact important -

L'InVS qualifie d'"important" l'impact de la canicule au niveau du système de soins. "Un impact sanitaire important a été observé dans les régions touchées par les épisodes de canicule", écrit l'organisme.

"Une augmentation des recours aux soins d'urgence pour les pathologies liées à la chaleur a été enregistrée" aussi bien dans les hôpitaux que par le réseau de SOS Médecins, selon l'InVS.

Durant l'été 2015, la France a connu trois épisodes de canicule. Le premier épisode, précoce, intense et étendu, a duré du 29 juin au 5 juillet. Le deuxième, du 13 au 23 juillet 2015, s'est concentré sur le quart sud-est du pays. Un dernier assez court du 5 au 9 août 2015 a concerné un nombre plus réduit de départements sur la façade est du pays.

Le premier épisode a été marqué par 2.000 décès "en excès" (10% de plus qu'à la même période pour une année sans canicule), par 3.748 passages aux urgences et 1.456 consultations de SOS Médecins en relation avec la chaleur.

Le deuxième épisode s'est traduit par 2.461 passages aux urgences, 710 consultations SOS Médecins et 600 décès "en excès" (+3%) tandis que le troisième épisode a été marqué par 752 passages aux urgences, 181 consultations SOS Médecins et 630 décès supplémentaires (+6,3%).

"Ces épisodes confirment que la chaleur demeure un risque important pour la santé en France. Le déclenchement des actions recommandées par le Plan national canicule (PNC) est donc essentiel pour protéger la population et limiter l'impact sanitaire", souligne encore l'organisme.

Instauré après la canicule de 2003, le plan canicule est activé à titre préventif chaque été en prévision de la survenue de grandes chaleurs. Il comporte quatre niveaux d'alerte, du niveau 1 de simple "veille" au niveau 4 de "mobilisation maximale".

Son but est de protéger des effets des grandes chaleurs les plus vulnérables: personnes âgées, handicapés, malades, SDF et enfants.

Source : AFP

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