Un islamiste sous surveillance dans un hôtel de Saint-Affrique

  • St-Affrique, où Merouane Benhamed vient d’arriver après un passage en prison.
    St-Affrique, où Merouane Benhamed vient d’arriver après un passage en prison. Repro CP
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CC et CL

Justice. Parce qu’il risque la peine de mort en Algérie, Merouane Benhamed ne peut pas être expulsé vers son pays d’origine. Il est assigné à résidence en Aveyron, depuis quelques jours.

L’affaire risque de faire grand bruit dans le Sud-Aveyron. Il y a quelques jours, un islamiste au passé sulfureux a posé ses valises à Saint-Affrique. En effet, selon nos informations, Merouane Benhamed, un militant islamiste né en 1973, à Aïn Defla, dans le nord de l’Algérie, a été assigné à résidence dans un hôtel de la ville. Lui qui était considéré comme le «leader» de la filière tchétchène qui préparait, en 2001 et 2002, des attentats à Paris, notamment contre la tour Eiffel, avait été condamné, en 2006, à dix années d’emprisonnement par la 14chambre correctionnelle de la capitale. Malgré une interdiction de séjourner sur le territoire national, il est resté en France, mais sous un régime d’assignation à résidence lorsqu’il a été libéré en 2011.

Condamné en juillet 2015

Une décision prise parce qu’il a été condamné à mort, par contumace, en Algérie (pays qu’il avait quitté en 1999), en raison de sa participation à des opérations du Groupe islamique armé (GIA). Du coup, depuis quelques années, Merouane Benhamed vit dans différentes régions de l’Hexagone: Savoie, Gers, Charente-Maritime, etc. Jusqu’à son arrivée en Bretagne, à Châteaulin, où, comme l’indiquent nos confrères du Télégramme, il a été condamné, en juillet dernier, à quatre mois de prison pour ne pas avoir respecté les obligations liées à son assignation à résidence. Après avoir passé quelques mois entre les murs de la maison d’arrêt de Brest, il semble donc que cet islamiste, toujours sous la protection de l’État français, a bénéficié d’un nouvel arrêté d’assignation à résidence, émanant du ministère de l’Intérieur. Mais à Saint-Affrique, cette fois.

Il n’est pas le seul

Ce n’est pas la première fois que l’Aveyron sert de terre de refuge à un individu condamné dans une affaire de terrorisme. S’ils sont plusieurs à passer, ou à être passés par le département, on se souvient surtout de l’affaire Saïd Arif. Lui aussi membre de la filière tchétchène, traduit en même temps que Merouane Benhamed devant la justice, en 2006, et condamné à 9 ans de prison, il avait été assigné à résidence dans un hôtel de Millau, à l’issue de son incarcération. Cela, parce que la Cour européenne des droits de l’Homme avait alors estimé que son expulsion vers l’Algérie mettrait sa vie en péril.

Au bout d’un mois, cette personne, âgée aujourd’hui d’une cinquantaine d’années, avait fui en Suède. En conséquence, il avait été condamné par défaut à 18mois d’emprisonnement. Revenu en France et de nouveau jugé devant le tribunal correctionnel de Rodez, en juin 2012, parce qu’il faisait opposition à ce jugement, Saïd Arif avait alors été condamné à six mois d’incarcération. Aujourd’hui, il est difficile de savoir ce que Saïd Arif est devenu. En octobre 2014, selon Le Point, «les organisations antiterroristes internationales auraient localisé avec certitude l’islamiste Saïd Arif, en première ligne en Syrie». L’hebdomadaire ajoutait même : «Il s’était enfui en 2013 de sa résidence surveillée en Auvergne. Les dernières nouvelles le concernant remontaient à février 2014». 

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