Palmarès des départements écologiques : pourquoi l'Aveyron décroche ?

  • Sur la première marche en 2010 et 2011, l'Aveyron occupe en 2015 une étonnante 35e place.
    Sur la première marche en 2010 et 2011, l'Aveyron occupe en 2015 une étonnante 35e place. Repro CP
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    Palmarès des départements écologiques : pourquoi l'Aveyron décroche ?
  • Palmarès des départements écologiques : pourquoi l'Aveyron décroche ?
    Palmarès des départements écologiques : pourquoi l'Aveyron décroche ?
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Centre Presse Aveyron

Environnement. Premier des départements écologiques en 2010 et 2011, l'Aveyron occupe désormais une surprenante 35e place dans le palmarès annuel de l'hebdomadaire La Vie. On vous dit pourquoi. 

Comme chaque année, le magazine La Vie dresse l'état écologique des départements français selon huit critères. Si l'hebdomadaire se félicite de voir une «France verte qui s'enracine», le cas aveyronnais interpelle. Jugez plutôt : sur la plus haute marche du podium en 2010 et 2011, à égalité avec l'Ariège, l'Aveyron occupe cette année une décevante 35e place.

Plutôt bon élève en ce qui concerne la qualité de l'air (13e place), de l'eau (12e) ou le volet agriculture biologique (6e), le candidat Aveyron plonge en matière de gestion des déchets (64e). Un résultat cohérent pour un département qui ne dispose pas de centre de gestion des déchets sur son territoire. Plus surprenant en revanche, les très mauvaises notes en matière de protection de la biodiversité (66e) qui recense notamment l'évolution de la surface artificialisée ou de consommation durable (84e), un critère basé notamment sur le nombre d''Association pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap). 

Palmarès des départements écologiques : pourquoi l'Aveyron décroche ?
Palmarès des départements écologiques : pourquoi l'Aveyron décroche ?

Comment en est-on arrivé là ?  

Si beaucoup s'interrogent quant à la fiabilité d'une étude "basée sur des critères parfois difficiles à quantifier"  ou "peu précis", des problèmes persistent cependant. A commencer par le nombre d'Amap, -une petite dizaine en Aveyron- trop faible à en croire l'hebdomadaire. Un constat que partage Patrick Vedel, président de l'Amap du Grand-Rodez qui estime pour sa part que le département pourrait en abriter "au moins trois fois plus". 

"Les modes de consommation partagée ne sont malheureusement pas très développés dans le département". Pourquoi ? "Ce type d'agriculture manque peut-être de notoriété tant auprès des producteurs qui préfèrent encore faire les marchés, -c'est pour eux l'occasion de voir du monde-, que pour les consommateurs qui associent  à juste titre la démarche Amap à un acte militant. Pas de tomates en hiver ! C'est une autre façon de se nourrir !"  

"Certains reconnaît-il encore, ne voient des Amap que le côté contraignant". Un non-sens pour le maraîcher. "Produire une quantité donnée en temps et en heure, demande une certaine discipline qui effraie parfois les producteurs. Beaucoup n'ont pas encore conscience que ce mode de production leur assure un revenu fixe et régulier." 

"De façon générale, on constate une érosion de la biodiversité"

Outre la consommation durable, un autre secteur pêche étonnamment en Aveyron : celui lié à la protection de la biodiversité basé sur l'évolution de la surface artificialisée. Or sur ce dernier point, l'Aveyron, majoritairement autour de ses principaux pôles d'activités n'échappe pas à la règle. Les espaces artificialisés augmentent d’environ 60 000 hectares de surface par an depuis 1993, principalement au détriment des terres agricoles, mais aussi des milieux semi-naturels. (source Agreste)

"De façon générale, fait remarquer la Ligue de protections des Oiseaux (LPO), évidemment très sensible à la problématique, on constate une érosion de la biodiversité, certaines espèces comme récemment le Bruant Ortolan, disparaissent". "L'étalement persistant des surfaces artificialisées est également un problème à l'échelle nationale. Mais je du mal à croire qu'il concerne davantage l'Aveyron que les autres départements", tempère l'animateur.

Pour ce qui est enfin du "pourcentage d'espaces protégés dans la superficie du département",  de "l'abondance moyenne de papillons par jardin" ou du "taux de participation aux observatoires naturalistes mis en place par le Muséum national d'histoire naturel", outils de mesures compilés par l'hebdomadaire pour juger de l'état du milieu, la LPO ne s'en cache pas. L'Aveyron peut et doit mieux faire.

"Il n'y a qu'une seule et unique réserve naturelle en Aveyron, au Fel. Ce n'est sans doute pas assez. Pour le reste, il est vrai que peu de personnes participent à ce genre de protocoles en Aveyron. Ceci expliquant peut-être ce mauvais résultat".  En clair, l'Aveyron "qui vit sur ses acquis depuis de nombreuses années" juge l'élu Vert Jean-Louis Calmettesa encore les moyens d'inverser la tendance, pour peu "que l' on s'en donne les moyens". 

 

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