Soto au musée Soulages en décembre

  • Cet hiver, le pape de l’art cinétique sera l’invité du musée Soulages.
    Cet hiver, le pape de l’art cinétique sera l’invité du musée Soulages. Repro CP
Publié le
D.L.

Arts plastiques. Une quarantaine d’oeuvres de l’artiste vénézuélien Jesús Rafael Soto est attendue au musée Soulages dans le cadre de la prochaine exposition temporaire de cet hiver.

Des oeuvres qui «produisent des vibrations optiques pendant que le visionneur se déplace» (indique-t-on sur Wikipédia), voilà qui devrait forcément rappeler quelque chose à tous ceux qui ont approché l’outrenoir de Pierre Soulages. Certes, les premières, aux vives gammes chromatiques, vibrent jusqu’à créer de fortes illusions optiques quand les secondes s’irisent à la lumière qu’elles diffractent en une infinité de tonalités. Les premières sautent aux yeux et peuvent même créer une sensation de trouble sinon de vertige optique quand les secondes suscitent un état contemplatif plus intériorisé.

Le pape de l’art cinétique

Belle idée donc que d’inviter le pape de l’art cinétique au musée Soulages, comme pour lancer une passerelle entre ces deux artistes majeurs, dont la matière première reste la lumière, et dont les travaux s’opposent autant qu’ils se complètent, au cours de cette si foisonnante même période située au mitan du XXe siècle. Après Claude Lévêque invité cet été, et en particulier sa monumentale installation qui semblait faire surgir depuis le ventre du musée Soulages comme les lumières sourdes de l’enfer, voici donc une nouvelle exposition temporaire qui confirmera le rayonnement international du musée ruthénois.

D’autant qu’on connaît déjà la suite prévue pour le printemps et l’été 2016, quand seront présentés ici des oeuvres de Picasso que Pierre Soulages en personne sera allé choisir au musée de la rue Thorigny, à Paris. Car Jesús Rafael Soto, né en 1923 à Ciudad Bolivar, et mort voici dix ans à Paris, fait bien partie des plasticiens majeurs qui ont marqué l’histoire de l’art au siècle dernier. Il fut au fil d’un parcours exemplaire le compagnon de route d’artistes tels Duchamp, Otero, Calder, Léger, Arp, puis ensuite Vasarely, Tinguely ou Le Parc. De la trempe de ceux qui ouvrent donc de nouvelles voies, à l’instar là aussi d’un Soulages et de son outrenoir.

Vibrations chromatiques

C’est plus précisément dans les années 50, alors installé à Paris, que Soto développe un vocabulaire cinétique qui restera au cours de sa longue carrière sa principale marque de fabrique. Tout en jouant sur des accords chromatiques aussi vifs que puissants, Soto explore alors les rapports entre les lignes parallèles et la figure, entre le fond et le premier plan, pour produire du mouvement dans la peinture, puis des constructions tridimensionnelles et des reliefs.

C’est ainsi qu’il crée ses premières «vibraciones» en 1958, qui offrent ainsi que leur nom l’indique une forte impression de vibration optique pendant que le visionneur se déplace devant l’oeuvre. Puis il s’enfonce encore plus loin dans sa voie en inventant à la fin des années soixante ses «pénétrables», composés de matériaux flexibles ou métalliques qui, telles des sculptures mouvantes, réagissent aux corps des spectateurs qui les traversent… Le travail de Soto est exposé un peu partout à travers le monde. En France, on citera les oeuvres monumentales qui habitent le hall du bâtiment de l’Unesco et le forum du Centre-Pompidou

L’exposition de Soto, « Limbes », est programmée du 12 décembre au 30 avril. Vernissage vendredi 11 décembre, de 17 heures à 19h30.

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