Christian Teyssèdre : «Il n’y a pas de problèmes de sécurité à Saint-Eloi»

  • Le maire va proposer une motion aux élus, ce soir.
    Le maire va proposer une motion aux élus, ce soir. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Charles Leduc

Saint-Éloi. Projets, jeunesse, sécurité, vivre ensemble, etc. Le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, aborde tous les sujets qui concernent le quartier. Rencontre.

Projets, jeunesse, sécurité, vivre ensemble, etc. Le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, aborde tous les sujets qui concernent le quartier. Rencontre.

Saint-Éloi est-il un quartier abandonné par la municipalité C’est du moins le sentiment qu’ont certains de ses habitants. 

Absolument pas. Au contraire ! Saint-Éloi est un quartier que la Ville privilégie depuis 2008. Il suffit de remarquer que beaucoup a été fait, même si, effectivement, il reste beaucoup à faire. Notre priorité a été la réussite éducative pour tous les enfants entrant à l’école maternelle et élémentaire Paul-Ramadier. Aujourd’hui, cette école (173 élèves à la rentrée 2015, NDLR) compte 25 nationalités.

Nous avons mis un agent (Atsem) de plus à la maternelle, et une personne de plus en élémentaire. De plus, en 2010, nous avons investi 270 000€ dans des travaux. Sans oublier la création de la première classe à horaire aménagée «musique» (Cham) pour toute l’école. Tout cela pour conforter le programme de réussite scolaire ! Et là, nous sommes en train d’installer à Paul-Ramadier le premier tableau interactif de Rodez, à la demande des enseignants qui l’ont préféré aux ordinateurs portables.

Mais il n’y a pas que les enfants et l’école...

Pour les adolescents, durant les congés scolaires, nous mettons en place tous les jours des activités, encadrées par des animateurs de la Ville, dans l’espace socioculturel de Saint-Éloi. Des séjours leur sont également proposés, comme le récent déplacement à Strasbourg auquel une vingtaine de jeunes a participé. Et, j’insiste là-dessus, contrairement à ce que j’ai entendu, les horaires d’ouverture de l’espace d’animation jeunesse sont adaptés: après les cours, ils sont ouverts en semaine jusqu’à 19 heures, jusqu’à 18 heures le samedi, et jusqu’à 23 heures le vendredi. Il y a peut-être mieux à faire, mais il faut cesser de dire que l’on n’organise des activités que lorsque les enfants sont en classe. Quant aux adultes du quartier, je rappelle que l’on soutient notamment l’association Delta Saint-Éloi Ramadier à hauteur de 5000€ par an.

Quels projets avez-vous dans les cartons pour Saint-Éloi ?

En ce qui concerne l’amélioration de la vie des quartiers, la municipalité vit une réorganisation de ses services. Pour s’occuper de Saint-Éloi, de Gourgan et du centre-ville, les effectifs municipaux vont passer de 11 à 17 agents, via un redéploiement des effectifs. De plus, un financement de l’État nous permet de créer un poste d’adulte-relais uniquement pour Saint-Éloi. Ceci dit, nous acceptons toutes les propositions émanant du quartier, de l’opposition municipale et des associations dans ce domaine. Cela, parce que nous avons besoin qu’émerge un consensus au bénéfice du quartier et de ses habitants.

D’accord. Mais est-ce que le quartier en lui-même va évoluer ?

Oui. Le paysage est appelé à changer. Nous lançons un grand projet de rénovation urbaine du quartier, des deux côtés du boulevard Paul-Ramadier. L’objectif consiste à rétrécir les voies de circulation pour sécuriser les lieux; tous les espaces verts au pied des immeubles seront réaménagés, c’est-à-dire repensés et revégétalisés, d’ici à 2017; la partie haute du site (où il y a le city-stade et l’aire de jeux) va être clôturée pour que les lieux soient mis en sécurité, comme tous les équipements qui s’y trouvent. Le marché public est lancé ! L’objectif visé est l’amélioration du cadre de vie et des conditions du «vivre ensemble».

Et dans l’environnement immédiat de Saint-Éloi ?

Au niveau routier, à proximité du stade Louis-Polonia, la Ville a décidé d’aménager un carrefour giratoire, à la jonction des avenues du 8 Mai 1945 et Maréchal-Joffre. Aussi, avec l’Agglomération et le Département, nous souhaitons aménager le carrefour situé en bas de l’avenue de Bordeaux, pour permettre aux automobilistes d’aller directement vers Onet-le-Château sans faire le tour de l’énorme rond-point. Les plans sont prêts; et, pour une partie de cette opération, nous n’attendons plus que le feu vert de l’État.

Est-il toujours question de déplacer le centre universitaire J.-F.-Champollion ?

Bien sûr. Il s’agit du plus gros projet de la ville de Rodez pour ce mandat. Et ce projet d’installation de l’antenne ruthénoise du centre universitaire à Saint-Éloi, prévue en 2018, pour un budget de 23 M, est le plus important du plan État-Région, en dehors de Toulouse. Pour les jeunes du quartier, entre la fac et l’IUT, ce n’est pas moins de 14 formations qui seront accessibles sur ce nouveau pôle universitaire. Et j’ajoute que nous ferons tout pour concilier le maintien du stade et du boulodrome, même si ce sera difficile.

Revenons au cœur de Saint-Éloi. Certains vous reprochent de ne pas avoir sécurisé la pente sur laquelle, cet été, un adolescent âgé de 12 ans, sur un vélo, a perdu la vie.

Mais la sécurisation a été faite! Des haies ont été plantées sur le talus, il y a quelques semaines, pour empêcher la tentative de prise d’élan ou la briser. On ne pouvait pas les planter cet été; ce n’était pas la bonne saison pour le faire. Nous mettons ce site en sécurité, comme nous le faisons pour l’esplanade et le centre social. Tout cela pour un budget d’environ 300 000€.

Les centres sociaux, justement ! Il se dit que ceux de Saint-Éloi et de Gourgan vont fermer. Vrai ?

Une chose est sûre : je n’accepterai jamais la fermeture d’un centre social à Saint-Éloi ou à Gourgan. Nos services de la Caf, de la Ville et de l’Agglo se sont rencontrés à plusieurs reprises car tout le monde pense qu’il y a un manque de lisibilité sur les actions développées dans les centres sociaux et la présence de l’action publique. C’est le constat qui a été dressé autour du contrat de projets 2012-2015. Et, à ce niveau-là, la Caf a mandaté l’Université rurale Quercy-Rouergue (URQR) pour dresser un bilan dudit contrat de projets des centres sociaux, dont les conventions arrivent à échéance le 31 décembre. Aujourd’hui, force est de constater que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, et que les habitants s’interrogent sur ces manques. Dès lors, le 8 septembre, j’ai écrit au directeur de la Caf pour que chacun mobilise ses moyens sur ses compétences. L’objectif de la Ville consiste à davantage s’engager, tant à Saint-Éloi qu’à Gourgan, en créant des maisons de quartier regroupant l’ensemble des acteurs relevant de la politique de la ville.

Dont les centres sociaux ?

Évidemment, les centres sociaux y joueront un rôle important. J’ai dit au directeur de la Caf, qu’en conséquence, nous voulons une nouvelle convention, avec un nouveau partenariat, pour nous adapter aux besoins des habitants. Après un courrier que j’ai reçu le 7 novembre où il nous indique qu’il souhaite mettre un terme à notre partenariat, je lui ai écrit le 13 novembre pour lui signifier que jamais je n’accepterai le désengagement de la Caf dans ces quartiers. Car c’est le contraire que je veux : un engagement supplémentaire de la Caf. Vendredi 20 no- vembre, en conseil municipal, je présenterai une motion pour que la Ville demande à la Caf de revenir sur sa position et de confirmer son engagement dans les quartiers. Et j’espère que tous les élus suivront la position de la majorité.

Problèmes de sécurité à Saint-Éloi : mythe ou réalité ?

Il n’y a pas de problèmes de sécurité ; il y a peut-être un sentiment d’insécurité ; et il y a sûrement des incivilités : de petites dégradations, du bruit, des intrusions dans nos bâtiments, etc. Il y a une petite poignée de jeunes désœuvrés, et qui dépassent les limites. Sur ce point, nous restons vigilants, et nous travaillons main dans la main avec le commissariat qui réalise un excellent travail.

Au final, est-ce un quartier où il fait bon vivre ?

Oui ! Il y a là des jeunes qui ont des talents et ne demandent qu’à s’exprimer. Ce n’est pas en parlant des dysfonctionnements et des malaises, même si tout n’est pas parfait, que l’on contribue à la paix sociale et au «bien vivre ensemble». 

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