La jeunesse au coeur des projets de l'Aubrac

  • La construction de crèches mettra un terme au système itinérant, comme ici la halte- garderie Tournicoti.
    La construction de crèches mettra un terme au système itinérant, comme ici la halte- garderie Tournicoti. Archives Olivier Courtil
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Olivier Courtil

Perspectives. Face au déclin démographique, les trois intercommunalités du plateau s’unissent à travers la démarche Aubrac Avenir pour accoucher de trois crèches et de projets touchant à la jeunesse.

La campagne se meurt, paraît-il. Mais à l’instar du réseau de santé de proximité en Nord-Aveyron (RSPNA, édition du 19 novembre dernier), il est encore l’heure d’y remédier. Ainsi, les trois communautés de communes (Aubrac-Laguiole, Argence et Viadène) travaillent de concert pour proposer un avenir à la population, en particulier celle de demain, la jeunesse. À l’origine, il y avait le syndicat des communes de l’Aubrac aveyronnais qui avait pour compétence le pôle petite enfance, donnant naissance avec Familles rurales à une structure unique en France avec une halte-garderie (Tournicoti) et un relais d’assistantes maternelles itinérantes (Roul’nounou) fonctionnant avec des véhicules du même nom arpentant en toute saison les routes du Nord-Aveyron. Face à la législation et surtout pour offrir du confort et de plus grandes amplitudes au public, deux crèches sortiront de terre l’an prochain, à Ste-Geneviève et St-Amans, ainsi qu’à Laguiole où sera réaménagée une troisième crèche. «Il y a une vraie évolution entre les nouvelles attentes et la politique d’accueil», constate Éric Jenty, coordinateur de la démarche Aubrac Avenir qui a vu le jour, dont le siège administratif se trouve à Laguiole.

Démocratie participative 

S’appuyant sur une étude visant les 0 à 25 ans, ces nouvelles crèches ne sont que le socle d’un nouvelle politique tournée vers la jeunesse mais pas seulement. «Le but est de créer du lien, d’avoir une vision sur l’avenir. Tout est lié. Les élus l’ont intégré. Cela se concrétise par l’accueil des nouveaux habitants et les services proposés pour sensibiliser le local», poursuit-il. En ce sens, les entreprises ont aussi été concertées et un premier forum sur les entreprises locales, porté par les commerçants de Ste-Geneviève, se tiendra en avril prochain dans le chef-lieu de l’Argence. Concrètement, une charte d’engagement a été établie pour correspondre à chaque tranche d’âge. «On s’est beaucoup attaché aux petits enfants, on s’est rendu compte qu’il fallait aller plus loin. On met en marche la démocratie participative», explique Jean Valadier, maire de Ste-Geneviève. Aubrac TV et Aloa Nature de Serge Laborie, à titre d’exemple, émanent de cette volonté «de décloisonner» se plaît à dire le maire de Ste-Geneviève. Sortir des querelles de clochers pour porter le vivre ensemble.

Camp ados et chantier de jeunes 

La construction des crèches, pour une ouverture prévue à la prochaine rentrée, signifiant ainsi l’arrêt du système itinérant, en est une concrétisation. Celles-ci seront d’une capacité de dix places chacune avec un accueil passant d’une journée à 4-5 par semaine. L’ancienne école de St-Amans réhabilitée en crèche, accueillera aussi un centre de télétravail. À Ste-Geneviève, outre l’accueil des petits, un espace jeunesse et associatif est aussi prévu. Ces projets ont bénéficié d’aides de la Région, de la MSA, de la Caf et du Département. Pour les plus grands, deux camps de pré-ados ont été mis sur pied pour la première fois l’été dernier, couronnée de succès. Une charte de jeunes permet aujourd’hui de remettre en marche les séjours ados. Un chantier de jeunes est d’ores et déjà prévu l’été prochain sur le site du château de Thénières à St-Symphorien visant à réhabiliter un chemin menant de la fontaine à l’édifice. «Tout cela participe à l’attractivité du territoire, à donner envie aux jeunes du pays de revenir après leurs études», insiste Éric Jenty qui s’appuie sur un comité de pilotage pour aller dans le sens de la démocratie participative.

Changer les mentalités 

Geneviève Gasq-Barrès, maire de Condom-d’Aubrac et chargée du volet jeunesse à l’intercommunalité, en est convaincue depuis longtemps. «Il faut trouver comment garder du lien pour que cela germe dans leurs têtes». Le futur parc naturel régional de l’Aubrac participe à ce lien, «mais il faut proposer des projets concrets, qui ont du sens», prévient-elle. Les crèches sont la première pierre à l’édifice. Tout reste à faire pour Aubrac Avenir. À commencer par modifier les mentalités. «Quand je dis qu’il y a 1600 enfants sur l’Aubrac, les élus font les gros yeux», conclut Éric Jenty. Chiffres à l’appui, la campagne est loin d’être morte.

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