Cruauté envers les animaux : prison ferme pour un Aveyronnais

  • Le substitut du procureur a requis une peine de trois ans d’emprisonnement.
    Le substitut du procureur a requis une peine de trois ans d’emprisonnement. Charles Leduc
Publié le , mis à jour
PH.H.

Justice. Un trentenaire domicilié à Olemps a été condamné lundi par le tribunal de Rodez pour pour avoir battu un chien et menacé sa voisine.  un chien et menacé sa voisine 

La scène filmée avec un téléphone portable est insoutenable. Durant trois minutes, le prévenu jugé lundi en comparution immédiate va fracasser un jeune chien contre le sol. L’animal appartient à son colocataire qui, lui, filme la scène. Malgré les hurlements de l’animal, il continue. Inlassablement. Il finit par le jeter hors de son appartement d’Olemps. C’est en rentrant chez lui d’une soirée arrosée, dans la nuit de samedi à dimanche dernier, et voyant les dégâts causés par le chien, que le mis en cause de 31 ans, «pète un plomb». L’audience a été interrompue quelques minutes pour permettre aux juges et aux personnes présentes dans la salle de reprendre leurs esprits à l’issue du visionnage de la vidéo.

«Je n’ai jamais vu ça»

Venu témoigner à la barre du tribunal correctionnel de Rodez, Jean-Pierre Blanc, directeur du refuge de la SPA de Sainte-Radegonde, n’a pas de mots pour décrire ce qu’il a vu. Il parvient tout de même à glisser : «Cela fait 24 ans que je suis dans la protection animale et je n’ai jamais vu un tel déchaînement de violence.» Retour sur les faits. Peu après 6 heures du matin, alertée par les cris de l’animal, la voisine du dessus s’inquiète. Elle se manifeste. Le trentenaire, plusieurs fois condamné par la justice, se rend chez sa voisine et exhibe une arme factice mais qui ressemble à s’y méprendre à un fusil-mitrailleur.

«Nous sommes encore tous sous le choc de la vidéo»

«Connasse, ferme ta gueule», lui lance-t-il. Entre-temps, les policiers ruthénois sont prévenus et l’interpellent sans difficulté. «Il existe les fiches S, on devrait inventer les fiches A, comme abruti», raille le substitut du procureur Chérif Chabbi. «Vous avez traité ce chien d’une manière sauvage, bestiale, s’exclame-t-il. Le substitut du procureur a requis une peine de trois ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans, assortie d’un mandat de dépôt. «Nous sommes encore tous sous le choc de la vidéo, confie Me Lejeune, avocate de la défense. Mais mon client m’a dit qu’il ne s’est pas reconnu dans les images qui ont été diffusées. Il faut déterminer les causes de toute cette violence.» Le juge Jean-Marc Anselmi a suivi les réquisitions du procureur auxquelles il a ajouté des peines d’amende à verser à la SPA et à la victime. Le prévenu a été écroué à la maison d’arrêt de Druelle. Quant au chien, il est toujours en vie. 

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?