Avec Gilbert Douls, le foot et les autres c’est tout une histoire

  • Sous les yeux passionnés de ce fils de paysan très attaché à son département, ses premiers résultats sont publiés dans Centre Presse en décembre 1974. Depuis, la foi du ballon rond, mais pas seulement (!), ne l’a jamais quitté.
    Sous les yeux passionnés de ce fils de paysan très attaché à son département, ses premiers résultats sont publiés dans Centre Presse en décembre 1974. Depuis, la foi du ballon rond, mais pas seulement (!), ne l’a jamais quitté. Repro CP
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Aurélien Parayre

Il récolte les résultats de football pour «Centre Presse» depuis 1974. Dans le monde du ballon rond aveyronnais, il est incontournable. Mais savez-vous vraiment qui est Gilbert Douls, cette bible vivante, cadet d’une fratrie de sept issue du Nord-Aveyron, actuel président d’un club de tennis de table, animateur en chef d’une association de valorisation du patrimoine et ancien élu local durant un quart de siècle?

Ses yeux s’illuminent, puis rougissent jusqu’à laisser échapper pudiquement quelques larmes emplies d’émotion. Il est comme ça Gilbert Douls. Notre Gilbert. Votre Gilbert. Celui que vous lisez chaque week-end dans la rubrique sports de «Centre Presse» depuis précisément 41 années sans discontinuer. Passionné et entier. Attachant et résolument tourné vers les autres. Comment pourrait-il en être autrement? Lui, le «fils de paysan», comme il dit, du Nord-Aveyron. Cadet d’une fratrie de sept à large dominante féminine né en 1952 dans le petit hameau d’Espinasse, au-dessus du barrage de Sarrans, à Sainte-Geneviève-sur-Argence.

Frustré, sûrement, de ne jamais avoir pu réellement pratiquer sa passion sans bornes, le football. «Je ne vais pas faire dans le misérabilisme, avance celui qui vit depuis plusieurs décennies à Ortholès, près de Rodez, où il est correspondant de presse. Mais à l’époque, le travail passait largement avant les loisirs.» Néanmoins, quand les travaux des champs le laissent tranquille, il se goinfre. «J’ai quelques licences du club de Sainte-Geneviève dans les années 70. Car, quand il manquait des gars, souvent occupés en période de vêlages, je bouchais les trous.» À quel poste? «Tous! J’étais littéralement celui qu’on appelle aujourd’hui un joker», rigole le désormais heureux grand-père de trois petits-enfants qui se savait à l’époque «plus physique que technique». Une vraie bouffée d’oxygène.

Celle-là même qu’il retrouve les samedis soirs et dimanches -même s’il ne le dit pas ainsi -depuis 1974 au bout de son téléphone et de sa phrase culte que tout entraîneur, président ou correspondant aveyronnais digne de ce nom connaît par cœur: «Bonjour, c’est Centre Presse là! Qu’avez-vous fait. Une rengaine qui n’en est forcément pas une pour lui, même après toutes ces années: «Je ne saurais pas vraiment l’expliquer, mais si j’arrêtais, ça me manquerait.» D’autant que ces saisons d’expertise, de collectes de résultats, mais aussi de reportages-là aussi cultes pour certains-, lui ont permis de «nouer des liens d’amitié très solides». Et de témoigner: «C’est presque chaque semaine qu’on me ressort les articles de la page panorama du football (NDLR, un rendez-vous régulier et très prisé durant de longues années des pages sports de Centre Presse). Les gens l’ont gardé. Je ne sais pas pourquoi, mais ils s’en font une gloriole d’y apparaître.» «Les gens», les autres, l’autre. Le parcours de Gilbert Douls en est jalonné. Car le bonhomme à la retraite depuis quelque mois est loin d’avoir une seule corde à son arc. Loin d’être happé par un ballon rond aveyronnais à qui il a d’ailleurs consacré un livre pour le moins exhaustif dans la décennie 1990 «profitant (oui, oui...) de se trouver dans une période délicate au niveau santé».

Du ballon rond à la petite balle blanche

Durant 25 ans, et ce jusqu’aux dernières élections, il était élu local de sa commune, Lioujas-La Loubière. Ayant œuvré pendant deux mandats comme premier adjoint. Au service des autres, là aussi. Et s’il n’a pas continué en 2014, c’est pour profiter de sa famille, avec son épouse Chantal la fille du président du club de foot de Sainte-Geneviève de l’époque»). Mais aussi car quelque chose lui tenait à cœur. Une bande de bénévoles amoureux du patrimoine architectural qu’il anime. Et qui, après avoir rénové l’église de Cayssac à Campeyroux, s’attaque à la tour d’Ortholès.

On revient ainsi au bénévolat et au rapport aux autres. «Oui, mais pas plus que d’autres, je ne fais pas exception», tient-il à souligner sans fausse modestie. Peut-être, sauf que l’altruisme de cet ancien chauffeur spécialisé dans la messagerie ne s’arrête pas là. Depuis quelque temps, il est ainsi devenu président-fondateur du club de tennis de table de Lioujas. «Un peu par hasard», concède-t-il alors que c’est lui-même qui, s’étant formé, faisait office d’entraîneur avant de transmettre avec fierté le volet sportif à «deux jeunes».

En quelques années, l’association compte 20 pongistes et celui qui, entre-temps, a écrit un nouveau livre (Nostalgies et destins d’Aveyron), a aussi pris des responsabilités en tant que secrétaire général du comité départemental de la discipline... Il est comme ça Gilbert Douls. Notre Gilbert. Votre Gilbert. Celui que vous lisez chaque week-end dans la rubrique sports de Centre Presse depuis précisément 41 années sans discontinuer. Passionné et entier. Attachant et résolument tourné vers les autres. Comment pourrait-il en être autrement ?  

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