Cazeneuve: un nouveau projet d'attentat déjoué près d'Orléans

  • Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à Toulouse, le 22 décembre 2015
    Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à Toulouse, le 22 décembre 2015 AFP - REMY GABALDA
  • Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à l'aéroport de Toulouse-Blagnac, le 22 décembre 2015.
    Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à l'aéroport de Toulouse-Blagnac, le 22 décembre 2015. AFP - Rémy GABALDA
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Centre Presse Aveyron

Un attentat visant les forces de l'ordre a été déjoué la semaine dernière dans la région d’Orléans, a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a fait état de 3.414 refoulés aux frontières pour des raisons de sécurité depuis les attentats de Paris mi-novembre.

"Un projet d'attentat visant des représentants de la force publique dans la région d'Orléans a été déjoué la semaine dernière par la DGSI", a déclaré M. Cazeneuve à l'Hôtel de police, lors d'un discours devant les gendarmes et forces de police de la région.

Cela porte "à 10 le nombre d'attentats déjoués sur le territoire national depuis 2013", a-t-il précisé.

Selon le ministre, deux jeunes Français ont été interpellés et écroués samedi. Ils étaient "en contact avec un Français jihadiste présent en Syrie, dont l'enquête devra établir s'il était le commanditaire des attaques, que l'un des deux interpellés a reconnues au cours de sa garde à vue avoir projetées à l'encontre de militaires, de gendarmes de policiers et de représentants de l’État", a-t-il précisé.

Plusieurs sources policières et judiciaires affirmaient mardi que les deux Français impliqués sont âgés de 24 et 25 ans.

L'un est originaire du Maroc et l'autre du Togo, selon une source policière.

De source judiciaire, on précise qu'il s'agit de deux petits délinquants avec un casier judiciaire mentionnant des délits de droit commun.

Interpellés à Orléans les 15 et 16 décembre dans le cadre d'une information judiciaire menée par des juges antiterroristes depuis août, ils ont été mis en examen et écroués pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste de nature criminelle".

Au moins l'un d'entre eux se serait radicalisé, selon une source proche de l'enquête. Les éléments de l'enquête ont permis de confirmer cet élément, puisqu'ils se félicitaient des attentats de Paris, a-t-on ajouté.

Ils avaient engagé des "démarches actives pour se procurer des armes", a-t-on poursuivi, sans plus de détail. Une autre source proche du dossier évoque des kalachnikov, mais les mis en cause ne sont pas entrés en possession d'armement et aucun arsenal n'a été retrouvé.

Le passage à l'acte était prévu à Orléans, avec plusieurs hypothèses: caserne de l'armée, commissariats de police, gendarmeries... "Mais il n'y avait pas de cible apparaissant comme arrêtée. On était dans des hypothèses", a expliqué une source proche de l'enquête.

- 3.414 personnes refoulées aux frontières -

A Toulouse où il a annoncé ce projet d'attentat déjoué devant 150 membres des forces de l'ordre et élus locaux, M. Cazeneuve a dressé un long bilan chiffré des mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence décrété après les attentats meurtriers du 13 novembre à Paris.

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) "est saisie en propre ou avec la police judiciaire du suivi de 185 dossiers judiciaires, concernant 985 individus dont 250 sont revenus en France pour leur implication dans le terrorisme djihadiste. 145 de ces individus sont aujourd'hui écroués", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, 3.414 personnes ont été refoulées depuis le rétablissement des contrôles aux frontières françaises le 13 novembre, a indiqué le ministre.

2.898 perquisitions ont été menées, aboutissant à 346 interpellations, 297 personnes gardes à vue et 51 personnes écrouées.

Le ministre a chiffré à 443 les armes saisies ainsi que "200 stocks de produits stupéfiants" et "près d'un million d'euros en liquide".

Parallèlement, 384 personnes présumées dangereuses ont été assignées à résidence, dont 78% déjà fichées comme radicalisées. Cela "suffit, a souligné M. Cazeneuve, à démontrer que ces mesures n'ont pas été prises au hasard et de façon indiscriminée".

Dans le même temps, 39 lieux de culte ont été perquisitionnés, dont 10 fermés.

Le ministre a défendu l'action du gouvernement, critiqué dans son propre camp et par des associations de défense des libertés.

"L'Etat d'urgence n'est pas le contraire ni l'oubli de l'Etat de droit, a assuré le ministre. Il en est, lorsque la situation l'exige et que la République peut être frappée au cœur de ses valeurs, le bouclier".

Source : AFP

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