Bardenet, bien plus que le petit nouveau

  • Alexandre Bardenet entend bien « tout tenter » pour gagner aujourd’hui dans l’enceinte prestigieuse d’Heidenheim.
    Alexandre Bardenet entend bien « tout tenter » pour gagner aujourd’hui dans l’enceinte prestigieuse d’Heidenheim. A.P.
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A.P.

Portrait . À 25 ans, le gars du Nord, vice-champion du monde juniors en 2010 et débarqué à Rodez à la fin de l’été après que Daniel Jérent soit parti, entend bien briller à nouveau et par là même contribuer au succès de l’Era lors de la Coupe d’Europe des clubs champions à l’épée à Heidenheim (Allemagne). Pour autant, blessé au genou jeudi, il se sait aujourd’hui «pas à 100% physiquement».

Un sourire qui cache un mal. Hier, dans les cossus couloirs du Park Consul d’Heidenheim, il boitait bas, le longiligne blond de Valenciennes. Une satanée fente qui a mal tournée jeudi à l’échauffement, et «crac», son genou droit a lâché. «On ne sait pas encore vraiment ce que j’ai», témoigne Alexandre Bardenet, qui est le dernier arrivé de la bande des quatre de l’Era. «C’est trop tôt pour le voir sur les examens. Il semble que ce soit le ménisque qui soit touché.» 

Pas de quoi néanmoins lui mettre le moral au fond des chaussettes. «On va strapper demain matin (ce matin, NDLR) et on verra bien. C’est clair que je ne serai pas à 100% physiquement, mais je ne suis pas seul à tirer, mes trois autres collègues sont eux à 100%.» Il faut dire que celui qui a débuté l’épée dans le Nord à 9 ans sait de quoi il parle en matière de frustration. Vice champion du monde juniors 2010, le droitier débarqué à Rodez cet été de Saint-Gratien termine, la même année, n°1 mondial de la catégorie d’âge.

Les portes du top mondial s’ouvrent en même temps que celles du prestigieux Insep. Celui qui se qualifie comme étant «un créateur» voit dans la foulée sa folle ascension se faire bien moins criante. «Les gens me disent que j’ai une technique supérieure à la moyenne , indique-t-il sans langue de bois.  Mais, le problème, c’est que je n’arrive pas à la mettre au service de mon jeu».

«Je ne suis en rien jaloux, mais, oui, il y a un peu de pression»

Du coup, celui qui ne se sent plus vraiment à sa place au club de Saint-Gratien, profite d’une opportunité pour venir travailler au contact du maître d’armes Bruno Gares.  «Je connais bien Daniel (Jérent) pour bosser avec lui à l’Insep. Et quand il m’a dit qu’il quittait Rodez pour rejoindre Levallois, on est entré en contact avec Bruno.» Lui et son mètre 86 (pour 77 kg) attendent beaucoup «des leçons» de l’armurier des équipes de France. Mais les attentes ne sont pas unilatérales. Car remplacer Daniel Jérent dans le quatuor ruthénois implique forcément certaines responsabilités. «J’en suis conscient, confie-t-il. Mais je ne cherche à remplacer personne. Il n’y a qu’un Daniel Jérent, il n’y a qu’un Fabrice Jeannet. Moi, je veux être simplement moi-même. Je ne suis en rien jaloux, mais, oui, il y a un peu de pression.»

D’autant plus que le tireur passé aussi par Colmar rêve toujours de Jeux Olympiques. Alors, évidemment, pas ceux qui se vivront au rythme de la samba cet été, c’est bien trop tôt (ou tard, c’est selon), mais ceux disputés au pays du soleil levant, quatre ans plus tard. «Oui, c’est un objectif. Il faut que je me rende indiscutable lors des sélections nationales après 2016.» Et un dimanche éclatant malgré une articulation rouillée lancerait parfaitement cette formidable quête.

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