La résurrection de la «Sainte-Famille» à Rodez

Lovée dans le centre historique, sous le seul regard de la cathédrale, c’est une des plus belles friches de Rodez. La «Sainte-Famille» a occupé durant de longues années ce vaste ensemble immobilier coincé entre les rues Séguy et Saint-Vincent d’un côté et le bout de l’impasse Cambon de l’autre. C’est là que se prépare une résurrection immobilière assez peu commune de par son ampleur : 4000 m² de planchers qui accueilleront des appartements dont les plus élevés jouiront d’une vue imprenable sur le clocher de la cathédrale.

Pas de promotion immobilière

Le site a été racheté, il y a près de trois ans, à la congrégation des Sœurs de la Sainte-Famille, implantée à Villefranche-de-Rouergue (lire par ailleurs), et qui l’occupa durant quelques décennies avant de l’abandonner au terme de ses activités à Rodez. C’est un marchand de biens ruthénois qui a réalisé cette acquisition. Il ne s’agissait pas dès lors de faire une opération de promotion immobilière qui risquait d’enlever au lieu son cachet unique.

Et ce, d’autant que le périmètre est placé sous la protection des Bâtiments de France, en regard de sa proximité avec la cathédrale. Ce qui freine toute possibilité, pour faciliter l’accès au chantier, de modifier les murs anciens qui encadrent l’impasse Cambon. En fait, l’ensemble a donc été divisé en lots pour le compte de quelques clients, des particuliers pour l’essentiel. Ces propriétaires s’emploient, chacun à leur rythme, à rénover ces vastes espaces habitables plutôt bien conservés. 

Appartements de standing en vue

De prime abord, les bâtiments renfermeront sept à huit appartements-un par étage-dont la surface navigue entre 130 et plus de 200 m². Le grand standing sera assurément au rendez-vous, avec des prix de revente qui pourraient bien dépasser les 3000€ le mètre carré. Qui sont ces investisseurs ?

Difficile de briser la confidentialité des transactions. Selon quelques sources bien informées, il s’agit pour l’essentiel de Ruthénois, mais aussi de professionnels du bâtiment et de l’artisanat, ceux-ci travaillant parfois le week-end à retaper leur appartement.

Un même acquéreur s’est emparé de l’ensemble du rez-de-chaussée, quelques espaces sous les combles restent à acquérir... Remettre tout en état prendra du temps. Certaines parties deviendront habitables quand d’autres ne le seront pas encore. Mais au final, cet ensemble «coupé du monde» en plein cœur de Rodez, sera incomparable.