Quand la surcharge administrative «rend fou»

  • Près de 200 agriculteurs sont venus témoigner de leur ras-le-bol, en «noyant» au passage le parvis de la DDT de papiers.
    Près de 200 agriculteurs sont venus témoigner de leur ras-le-bol, en «noyant» au passage le parvis de la DDT de papiers. José A. Torres
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Philippe Routhe

Agriculture. A Bourran, devant les locaux de la DDT, près de 200 d’entre eux sont venus témoigner de leur ras-le-bol, en «noyant» au passage le parvis de la DDT de papiers. 

Le comble des combles en matière administratives a-t-il été atteint ? À la vue de la manifestation des agriculteurs de l’Aveyron, hier, devant la direction des territoires, à Rodez, on peut se poser la question. Depuis lundi, la plupart d’entre eux se battent avec leur imprimante et leur ordinateur pour répondre à la demande de la DDT quant aux surfaces admissibles aux aides.

Sur leur écran, dans les dossiers Télépac, ils doivent cliquer sur l’onglet RPG, faire défiler la liste jusqu’au dossier SNA (surfaces non agricoles), puis cliquer sur la croix en bas pour télécharger les anomalies, imprimer la carte IGN aux contours parfois incertains, marquer dessus au stylo la réalité de la situation, parce que les arbres sont devenus des haies, des bosquets, des ruisseaux sont soudainement apparus, des parcelles ont été attribuées alors qu’elles appartiennent au voisin, etc. 

Et quand cette opération doit être renouvelée plus de... 300 fois comme c’est le cas pour certains, il y a de quoi craquer. Surtout quand dans des coins mal desservis par les réseaux numériques, il faut plus de trois minutes pour télécharger une page... C’est pourquoi hier, à Bourran, devant les locaux de la DDT, et des représentants de l’administration pour le moins compréhensifs, à l’image de son directeur Marc Tisseire, près de 200 d’entre eux sont venus témoigner de leur ras-le-bol, «noyant» au passage le parvis de la DDT de papiers.

«La machine administrative nous oppresse. On fait le travail correctement, mais là le système devient fou. Tout comme peut-être quelques-uns de vos collaborateurs, car on sait bien que le problème ne vient pas de vous, mais de ceux qui sont au-dessus» a lancé Dominique Fayel, le chef de file de la FDSEA.

Tentant de se montrer rassurant au possible, soulignant l’intérêt de la démarche, avec 3 milliards d’euros d’aides à la clé pour la France, la DDT n’a finalement été hier que le réceptacle d’une colère de plus. Et les échanges, atteignant parfois le comble du surréalisme sur les procédés administratifs demandés aux agriculteurs, n’incitent guère à l’optimisme.

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