L'évêque de Rodez au Salon de l'agriculture : «Nous sommes tous concernés»

  • François Fonlupt, évêque de Rodez et de Vabres, se rend aujourd’hui au Salon accompagné par 14 autres évêque de France.
    François Fonlupt, évêque de Rodez et de Vabres, se rend aujourd’hui au Salon accompagné par 14 autres évêque de France. Archives CP
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PH.H.

Dans un contexte tendu, quinze évêques, pour la plupart issus de diocèses ruraux, ont fait le choix de s’y rendre pour la première fois, «sans prétendre apporter des solutions dans la crise que traverse le monde agricole».

Des visiteurs peu communs vont aller à la rencontre d’agriculteurs plus habitués aux hommes politiques, aujourd’hui, dans les allées du Salon de l’agriculture.

Dans un contexte tendu, quinze évêques, pour la plupart issus de diocèses ruraux, ont fait le choix de s’y rendre pour la première fois, «sans prétendre apporter des solutions dans la crise que traverse le monde agricole».

Parmi eux, l’évêque de Rodez et de Vabres, François Fonlupt confie son désir «que soit reconnue aux agriculteurs la dignité de ce travail difficile, qui nourrit les hommes et entretient nos paysages».

Comment est née l’idée de cette visite au Salon de l’agriculture 

Tout d’abord, nous sommes tous concernés par la crise agricole que traverse notre pays. En partant de ce constat, lors de la dernière assemblée plénière des évêques à Lourdes, en novembre, nous avons fait ce choix de manifester notre soutien aux agriculteurs.

Un soutien qui se manifestera de quelle façon ?

Nous n’apporterons pas de réponses précises à cette crise que traverse le monde agricole. Nous ne sommes pas des techniciens. Notre objectif en nous rendant à ce salon est relativement gratuit. Nous serons à l’écoute, nous allons rencontrer les agriculteurs qui vivent ces difficultés au quotidien. C’est aussi la mission de l’Église que de participer, même modestement, à tisser du lien entre les personnes et à encourager ceux qui sont découragés.

C’est un constat que vous avez également pu faire en Aveyron ?

Au cours des visites pastorales qui m’ont permis de découvrir le territoire de l’Aveyron j’ai rencontré de nombreux agriculteurs qui ont pu me faire part de leurs doutes sur de nombreuses questions. Engrenage dans un système, endettement, solitude, risque d’isolement… Les agriculteurs s’interrogent sur leur capacité à s’organiser, et se développer. Il s’agit ici de questions complexes, qui touchent à des décisions politiques. L’église, très présente dans nos campagnes, peut être un lieu d’échanges. Parmi ces inquiétudes transparaissent des attentes fortes de reconnaissance, de dignité. Cette attente passe aussi par une rémunération plus juste du travail accompli.

Mais que peut apporter l’agriculture à l’église 

C’est une question importante à laquelle nous pouvons apporter plusieurs réponses. Tout d’abord, nous sommes tous concernés par les mêmes enjeux, à savoir la sauvegarde de notre planète. L’Église en est pleinement consciente. La récente encyclique du pape François centrée sur la question écologique est là pour nous le rappeler. Les agriculteurs en ont pleinement conscience. On s’en aperçoit notamment dans le développement des circuits courts, et dans cette volonté de proposer des produits de qualité. D’autre part, ils peuvent nous faire partager leur rapport à la nature. 

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