Les 7 «Nains connus» remontent sur les planches

Avril 1992. La communauté européenne reconnaît l’État de Bosnie-Herzégovine. S’en suivent quatre ans de siège de Sarajevo. C’est le calvaire de cette ville et de ses habitants, sans eau, sans électricité, sans gaz, sous les tirs permanents des snipers, que la troupe des «Nains connus» a voulu raconter, en se réappropriant la pièce de Sonia Ristic, «Sniper Avenue».

«L’histoire d’une famille de Sarajevo qui continue de se réjouir des petits riens de la vie malgré l’horreur, résume Garance Smith-Vaniz, 17 ans, qui a pris les rênes de la mise en scène avec son amie, Emma Savy. Il y a évidemment un côté obscur, mais pas déprimant pour autant.» Et la deuxième de renchérir dans un large sourire:

«Le genre de pièce dont on ne sait pas si c’est une comédie ou un drame.» En 1992, aucun d’entre eux n’était né. Le conflit, certains l’ont au programme du bac. Les autres ont dit «oui» avant même de connaître le texte, et se sont plongés dans l’histoire depuis l’été. Période à laquelle ils ont véritablement lancé le projet. «Ce qui est génial, intervient Romain Vidal, l’un des acteurs, c’est que nous avons monté le projet qu’entre jeunes, de A à Z, quasiment sans aide extérieure.»

«Je suis épatée»

nus par la MJC de Rodez depuis le début, les jeunes pousses -tous issus des écoles et troupes de théâtre du coin- sont également épaulés par Éléonore Échène -maman de Garance, mais aussi et surtout professeur de théâtre qui s’est souvent trouvée sur le chemin de ces jeunes passionnés.

«Je suis épatée», lâche-t-elle illico, sur la dernière répet’avant la première représentation (lire plus bas). «Leur sérieux, leur organisation, leur jeu aussi... La première fois que je suis venue les voir, ils m’ont scotchée», confie la Ruthénoise. Pour éviter «tout conflit», chacun participe à la mise en scène. Aussi, «ce qu’on a aimé dans cette pièce, c’est qu’il n’y a pas un personnage principal, abonde Garance Smith-Vaniz. Il n’y en a pas un qui prend le dessus.»

Ce week-end, pour la première fois, ils présenteront leur travail au festival de théâtre amateur de Marcillac, ThéâtraVallon. «C’est la grande classe», sourient les «Nains connus», qui n’excluent pas d’autres représentations d’ici l’été. Déjà ils s’imaginent organiser un repas «pour se revoir» avec l’argent récolté lors de la seconde représentation, mercredi à la MJC.

Louis Chaumoître, Téo Fauvart, Estela Gaffier, et Laurent Thez complètent la troupe. Dimanche à 11heures à Marcillac, pour ThéâtraVallon demain dans Centre Presse, retrouvez la présentation de la 10e édition). Mercredi prochain à 19h30 à la MJC de Rodez, participation libre.