Mathias Echène, fiché par Interpol : "La justice française n'a rien à me reprocher"

  • Mathias Echene, lundi, lors de la présentation de son projet hôtelier.
    Mathias Echene, lundi, lors de la présentation de son projet hôtelier. Ph.R. / Centre Presse Aveyron
  • Au regard de la justice française, Mathias Echène, comme son ex-épouse, sont des personnes libres et de bonnes mœurs.
    Au regard de la justice française, Mathias Echène, comme son ex-épouse, sont des personnes libres et de bonnes mœurs. capture écran
Publié le , mis à jour
Lola Cros (avec A.B.)

Enquête. Vendredi, une incroyable nouvelle a suscité beaucoup de remue-ménage...

Trois jours seulement après la présentation en grande pompe du projet d’hôtel 5 étoiles en lieu et place de l’actuel évêché, l’investisseur ruthénois s’est trouvé hier au centre d’une effervescence particulière. Mathias Echène est en effet fiché par Interpol, dans le registre des « Wanted persons » aux côtés des terroristes de la trempe de Salah Abdeslam et autres puissants narcotraficants. De quoi interpeller...

Vérifications faites, Mathias Échène et son ex-épouse, Gaëlle Échène, apparaissent bien assortis d’une « notice rouge » (lire ci-dessous), émise par les autorités judiciaires de Hong Kong en Chine. Cette situation, a fait l’effet d’une bombe en ville après que plusieurs destinataires aient reçu un drôle de mail. Àl’origine, un certain Artur Stuart qui entend porter à la connaissance de plusieurs personnes, dont des restaurateurs et la mairie, entre autres, l’existence du cas Echène chez Interpol. Un courriel que Centre Presse s’est procuré, pendant que d’autres messages du même style circulaient au même moment sur la toile, envoyés par d’autres expéditeurs tout aussi mystérieux...

Mathias Echène confirme

Immédiatement, le Parquet de Rodez et la police ont été saisis. Une enquête a été ouverte, notamment pour «tracer» l’origine de ces mails délateurs.

Joint par nos soins, Mathias Echène confirme être visé par "une procédure judiciaire au civil à Hong Kong". Une affaire liée à l'immobilier, dont nous ne connaissons pas précisément la teneur. En Chine donc, pays que l’homme, âgé de 45 ans, a quitté en 2013 pour revenir en Aveyron, après avoir œuvré dans l’immobilier et l’hôtellerie de luxe.

De son côté, le conseil départemental, propriétaire de l’évêché, avait bien précisé avoir pris toutes les garanties sur le financement du projet estimé à 5M€ et ne souhaite pas apporter de commentaires. Estimant sûrement, comme beaucoup, que cette histoire relève davantage d’une intention de nuire que d’un problème judiciaire. Une chose est sûre, au regard de la justice française, Mathias Echène (lire ci-dessous), comme son ex-épouse, sont des personnes libres et de bonnes mœurs.

  • Mathias Echène : "Je suis confiant"

Joint par nos soins, voilà ce que nous a, hier, répondu Mathias Echène : "Face à cette information extrêmement violente, qui relève de la diffamation, je reste à la fois détaché et confiant. Si j’ai décidé de m’exposer, lundi, aux côtés de Jean-Claude Luche et de Christian Teyssèdre, c’est que je suis confiant. La justice française n’a rien à me reprocher, je lui fais confiance, et mon casier judiciaire est vierge. Je compte bien qu’il le reste. Ce dont je suis sûr, c’est que mon ex-femme et moi sommes actuellement en liberté en France. Je travaille avec les services de renseignement de Rodez et mes avocats pour faire toute la lumière sur cette affaire."

  • Le sort de Mathias Échène dans les mains de la justice française

Parce qu’Interpol n’est qu’un "outil stratégique" n’engageant aucune enquête mais dont le rôle est de "coordonner et diffuser les informations de ses 190 pays membres", nous a indiqué, vendredi, le ministère de l’Intérieur, les signalements effectués par les autorités nationales sont relatifs à leur propre législation. Ainsi, une affaire "au civil" en Chine ne sera pas jaugée sur la même échelle judiciaire en France, par exemple.

"Il faut rester prudent", prévient Noël Torres, directeur départemental de la sécurité publique. Une "notice rouge", comme celle qui vise Mathias Échène aujourd’hui, est publiée à la demande d’un pays membre d’Interpol, se fondant sur un mandat d’arrêt national (et non pas international!) en cours de validité. "Le rôle d’Interpol est d’aider les services de police nationaux à identifier ou à localiser les personnes en vue de leur arrestation et de leur extradition, nous a également répondu l’organisme international. Interpol ne peut pas exiger d’un pays membre qu’il arrête une personne faisant l’objet d’une notice rouge, ni le contraindre à le faire. Il ne peut pas non plus contraindre un pays membre à prendre quelque mesure que ce soit pour répondre à la demande d’un autre pays membre. Chaque pays membre d’interpol décide lui-même quelle valeur juridique accorder à la notice rouge sur son territoire national." Ainsi le sort de M. Echène est aujourd’hui dans les mains de la justice française, d’ores et déjà saisie.

Les précisions de Mathias Echene

À la suite de nos articles consacrés à un projet hôtelier en lieu et place de l’évêché de Rodez, nous avons reçu un courrier de Mathias Echène, porteur de ce projet, qui a souhaité notamment réagir aux informations que nous avons publiées à cette occasion concernant son inscription au fichier d’Interpol. Instrumentalisation Une information que, par ailleurs, ne conteste pas M.Echène : "Alors qu’aucune infraction ne saurait m’être reprochée par une quelconque institution judiciaire ou internationale, je fais l’objet d’une notice rouge d’Interpol", confirme-t-il. Mais il souhaite en livrer les raisons, essentielles à ses yeux : "Cette situation résulte du fait que j’ai simplement décidé, à un moment donné, de rompre toute relation d’affaires avec des interlocuteurs dont je ne partageais plus les valeurs. Ma probité et mon honnêteté m’ont donc conduit à reprendre ma liberté". Et de poursuivre: "La Justice hongkongaise a ensuite été instrumentalisée à mes dépens, ce qui explique à ce jour le fichage, lequel n’est bien entendu pas définitif". Ses avocats travaillent à rétablir la situation, nous précise-t-il également. "Je n’ai rien à me reprocher" Ce qui fâche le porteur du projet, ce sont les conditions dans lesquelles ont été révélées ces informations : "En tout état de cause, je ne peux que condamner le procédé consistant à adresser des courriels anonymes me concernant, et qui sont à l’origine de la mise en lumière de cette notice. Cependant, je me tiens à la disposition de toute personne qui voudrait de plus amples détails sur cette pénible histoire. Je vais être transparent: tout peut être expliqué et justifié. Encore une fois, je n’ai rien à me reprocher". Mathias Echène conclut le courrier qu’il a adressé à notre rédaction en insistant sur sa motivation: "Je suis ici, libre et heureux de pouvoir travailler pour la ville et la région qui m’ont vu grandir".

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