Bien se nourrir et rester actif, le cocktail pour maintenir son cerveau en bonne santé

  • L'activité physique est elle aussi recommandée.
    L'activité physique est elle aussi recommandée. Jean-Louis Bories
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Centre Presse Aveyron

Une alimentation équilibrée et riche en Oméga 3, des interactions sociales développées ou encore de l'exercice physique régulier, au fil des études, les spécialistes de la santé ont élaboré le cocktail essentiel pour maintenir son cerveau en bonne santé.

Avec ses quelque 90 milliards de neurones, le cerveau soutient nos actions comme nos pensées, notre mémoire comme nos perceptions, nos sensations et nos désirs aussi. "Tout résulte du fonctionnement de notre cerveau", résume Jean-Antoine Girault, président de la Société des neurosciences à l'occasion de la semaine du cerveau qui se tient jusqu'à dimanche.

A l'âge adulte, le cerveau humain pèse environ 1,3 kg, soit seulement 2% du corps humain en moyenne mais il consomme 20% de tout l'oxygène du corps au repos. Il a donc besoin de carburant. "Son entretien commence dès la conception, in utero", explique le chercheur Roland Salesse, coordinateur de la semaine du cerveau. "On sait que les acides gras Oméga 3 sont très importants non seulement pour la constitution des neurones mais aussi pour la constitution des membranes cellulaires", explique-t-il.

"La malnutrition peut faire des ravages sur le cerveau"

Depuis plusieurs années, l'Inra mène des études montrant que la vitamine A et les Oméga 3, respectivement présents dans les viandes et dans les poissons gras comme le saumon ou le maquereau, agissent directement sur les neurones et améliorent leur connectivité, retardant ainsi le vieillissement cognitif. Au-delà des Oméga 3, le cerveau a besoin d'une alimentation équilibrée. "La malnutrition peut faire des ravages sur le cerveau", souligne M. Girault.

A l'inverse, les régimes trop gras ou trop sucrés dérèglent, outre le métabolisme général, les mécanismes de régulation de la prise alimentaire du cerveau, "notamment au niveau de l'hypothalamus latéral, autrefois appelé +le centre de la faim+", poursuit M. Salesse. La suralimentation conduit en outre à l'obésité et au diabète, deux troubles désormais associés au vieillissement cérébral. 

Dès 2012, des chercheurs en neurochirurgie de Californie avaient publié des travaux montrant qu'une consommation excessive de sucre de synthèse, très utilisé dans la fabrication de sodas et d'aliments industriels, pouvait à la longue ralentir le fonctionnement cérébral et altérer la mémoire.

Les produits addictifs --drogues, tabac ou alcool-- sont également à proscrire. Consommé régulièrement à l'adolescence, le cannabis peut provoquer une baisse des capacités intellectuelles à l'âge adulte, avaient ainsi conclu des chercheurs dont les travaux en Nouvelle-Zélande avaient été publiés en 2012.

"Très plastique" 

A l'inverse, les interactions sociales sont très bénéfiques au fonctionnement de nos neurones. "Il y a des expériences sur l'animal qui montrent leurs effets positifs", imageries cérébrales à l'appui, explique M. Girault. Car le cerveau est "très plastique", c'est-à-dire que les neurones font et défont en permanence les connections entre eux. Utiliser son cerveau, le faire fonctionner, dans un environnement riche et varié (le cerveau a horreur de la routine), lui donner l'occasion d'interagir avec d'autres humains, voyager, lire, jouer sont autant de stimulants efficaces.

"On sait qu'au cours de l'éducation, plus l'enfant bénéficie d'un environnement riche, d'une instruction complexe, plus il aura des possibilités intellectuelles développées", ajoute M. Salesse. L'activité physique est elle aussi recommandée. "Elle a un effet spectaculaire chez les personnes âgées, dit-il. Après quelques jours seulement d'exercice modéré, on observe une amélioration de leur attention, de leur mémoire, de leurs capacités cognitives".

D'autres activités comme la méditation ont elles aussi un effet bénéfique en diminuant le stress, extrêmement nuisible au cerveau. Enfin, si la perte de neurones est inéluctable avec l'âge, elle n'est pas dramatique tant qu'il n'y a pas de maladies neurodégénératives. Quand on est adulte, "perdre des neurones est quotidien mais nous avons de la réserve", commente M. Salesse.

"Même si nous en perdions 1 000 par jour, il faudrait 300 000 ans pour les perdre tous !". "De plus, la fameuse plasticité fonctionne jusqu'à un âge avancé", dit-il. Dans certains accidents vasculaires cérébraux mineurs, on constate "sur le moment" la mort de neurones voire une perte de certaines capacités. "Mais si la lésion n'est pas trop importante, le patient peut récupérer les fonctions grâce à de nouvelles synapses (connections entre les neurones) qui se forment", explique-t-il. 

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