Rodez : l’école Paul-Girard définitivement fermée en septembre

Malgré une pétition en ligne, plusieurs manifestations, une page Facebook "Sauvons l'école Paul-Girard" rassemblant plus de 200 personnes, les parents d’élèves de l’école Paul-Girard n’auront pas réussi à sauver l’établissement scolaire. Dans une lettre datée du 16 mars, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre leur annonce en effet "qu’à compter de septembre 2016, en accord avec le Directeur académique, les enfants de l’école Paul-Girard seront intégrés vers des groupes scolaires permettant une pleine application des préconisations de l’Éducation nationale".

Le message du premier magistrat de la ville est donc clair. Il justifie cette décision par le fait que "l’école maternelle Paul-Girard ne répond plus aux impératifs fixés par l’Éducation nationale". Et d’ajouter que "cette école n’assure pas une réelle continuité pédagogique avec l’école de Cardaillac". "J’ai longuement expliqué cela aux parents d’élèves, mais ils ne comprennent pas. Après tout, ce n’est pas moi qui fixe les règles de l’Éducation nationale", rappelle le maire en s’appuyant sur l’arrêté ministériel du 18 février 2015, qui préconise "une continuité éducative entre l’école maternelle et le cycle 2 d’apprentissage".

"C’est honteux"

Cette continuité ne peut se faire avec l’école de Cardaillac, pour des raisons évidentes d’éloignement géographique et de moyens. Pour les parents d’élèves, cette décision de fermeture est tout simplement "honteuse". "Je suis indigné, triste et en colère. Mercredi soir, nous avons eu un conseil de classe mais nous n’avons eu personne de la mairie pour nous annoncer cette nouvelle. Le maire n’a même pas eu le courage de venir nous le dire face à face", s’insurge Stanislas Michonska, représentant les parents d’élèves à l’école. Ce dernier ajoute que "le maire avance des arguments concernant le projet pédagogique et la continuité éducative qui ne dépendent pas de la mairie mais de l’Éducation nationale".

De son côté, l’inspecteur académique que nous avons tenté de joindre vainement hier, nous a fait dire par ses services qu’"il n’a pas reçu le courrier et qu’il ne peut rien dire à ce sujet". En attendant le conseil municipal qui devra entériner le projet, les parents d’élèves rejettent d’ores et déjà cette décision. "Pour le moment je suis abasourdi, mais je compte contester bien sûr", ajoute Stanislas Michonscka.

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Une classe pour les enfants autistes à St-Félix, et les tout petits à Gourgan

Alors que la municipalité envisage de fermer l’école Paul-Girard, elle annonce concomitamment l’ouverture d’une classe pour autistes à l’école Jean-Albert Bessière, à Saint-Félix. C’est une première dans le département. Ce type de classes est très prisé puisque les enfants autistes ont très souvent du mal à trouver une place dans une classe dite "normale". Christian Teyssèdre, le maire de Rodez, est persuadé de ce succès puisqu’il annonce déjà "10 inscriptions pour l’instant". Et d’ajouter, "Nous avons un instituteur formé pour ces enfants et nous voulons qu’ils soient pris en charge convenablement".

L’édile inscrit l’ouverture de cette classe spécifique dans sa politique "pour favoriser la réussite de tous les enfants. On va mettre tous les moyens pour qu’ils réussissent", assure-t-il.

"L’école de Gourgan est mise en difficulté par la baisse de ses effectifs", explique Christian Teyssèdre qui, pour remédier à cette situation entend créer une classe pour les 2-3 ans. "Aujourd’hui, les directeurs d’écoles ne veulent pas forcément prendre les moins de 3 ans car l’Éducation nationale ne les comptabilise pas dans les effectifs. Du coup, beaucoup d’enfants se retrouvent dans le privé", ajoute le maire qui crée toute une classe spécifique dédiée à cette tranche d’âge.

Dans ce projet de réorganisation de son réseau d’écoles, comprenant notamment la fermeture de Paul-Girard et l’ouverture de deux classes spécifiques, la mairie de Rodez entend aussi lutter contre l’érosion des effectifs d’élèves, sans cesse en baisse. "Depuis 1985, Rodez a perdu 776 élèves", tonne Christian Teyssèdre qui tire la sonnette d’alarme. "Il y a 400 places libres dans les écoles aujourd’hui et 600 en tout si l’on prend les places vacantes ici et là".