Une mystérieuse statue découverte à l’église de Muret-le-Château

Heureusement qu’il faisait beau vendredi dernier et qu’Yvette aux aguets, fenêtre ouverte donnant sur l’église, a pu distinguer une statue au-dessus du porche. Celle-ci lui est apparue lors des travaux de réfection de la toiture de l’église. Yvette a, de suite, eu la (bonne) idée de prévenir Philippe Roussel alias le «Métal fou», sculpteur, installé lui, à l’arrière de l’église. «Vous qui êtes de la culture, venez voir !»

Et là, sous les yeux ébahis, on pouvait apercevoir une niche avec à l’intérieur une statue dont son existence, de mémoire de Muretains, demeurait inconnue. Les premières investigations menées ce week-end laissent à penser qu’il s’agirait de St-Vincent d’Agen. Ce martyr, de par sa posture avec les mains liées posées à son genou gauche, aurait essayé d’éviter, muni de son crucifix, une procession païenne. Sa tête coupée pourrait s’expliquer par la Révolution car l’église remonte à 1781.

Une certitude : cette statue en calcaire se trouvait au château comme toutes les pierres qui ont permis la construction du village et d’édifier l’église. Avec le temps, un abri a été érigé pour protéger l’entrée de l’église de la pluie, au détriment de la niche et donc de la statue qui ont ainsi disparu des mémoires des habitants. Lors de sa découverte, ces derniers ont admis que cette niche avec le porche et la rosace donnaient un ensemble bien plus esthétique que l’abri à vocation purement pratique.

Et ce n’est pas la charpente, posée alors au cœur de la niche, qui avait permis jusqu’à présent de visualiser cette statue. Pourquoi et comment ce trésor caché de Muret s’est retrouvé là ? Celle-ci sera prochainement expertisée par les Bâtiments de France. En attendant, elle a été enlevée de son piédestal, à savoir sa niche, pour être conservée. À défaut de joyau tel le trésor de Conques, voilà une belle occasion (presque) tombée du ciel pour les Murétains de célébrer cette découverte et d’offrir au public une visite supplémentaire au village.