Jacques Godfrain : «C’est de la noblesse de la politique dont on a besoin»

  • Jacques Godfrain préside aujourd'hui le comité aveyronnais de soutien à la candidature d’Alain Juppé pour la primaire des Républicains.
    Jacques Godfrain préside aujourd'hui le comité aveyronnais de soutien à la candidature d’Alain Juppé pour la primaire des Républicains. José Torres
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Christophe Cathala

Ancien député, conseiller général, régional, ministre de la coopération et maire de Millau, Jacques Godfrain préside aujourd'hui le comité aveyronnais de soutien à la candidature d’Alain Juppé pour la primaire des Républicains. Entretien.

Député (1978-1995 puis 1997-2007), conseiller général de l'Aveyron (1979-1992), conseiller régional de Midi-Pyrénées (1992-1998), ministre de la coopération (1995-1997) et maire de Millau de 1995 à 2008, Jacques Godfrain préside aujourd'hui le comité aveyronnais de soutien à la candidature d’Alain Juppé pour la primaire des Républicains. Entretien.

Vous êtes toujours gaulliste, mais est-ce que cela a encore du sens en 2016 ?

Plus que jamais ! Les réformes entreprises aujourd’hui ne correspondent pas à une vraie perspective. De Gaulle a toujours dit au nom de quoi il faisait les réformes. Vous savez, j’ai été épaté que des adolescents, lors d’une visite à la fondation me parlent de lui en en le définissant en deux mots: autorité et intégrité. C’est la noblesse de la politique et c’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui.

Autorité, intégrité, des qualités que vous reconnaissez à Alain Juppé au point d’en présider le comité de soutien en Aveyron ?

Il a vraiment une colonne vertébrale, le public ne s’y trompe pas, il y a un vrai engouement pour lui. Aujourd’hui, la politique c’est du grand n’importe quoi. Les Français ont besoin de quelqu’un qui a une ligne de conduite.

Pourquoi Juppé et pas Sarkozy par exemple ?

Sarkozy ? Je n’aime pas les gens qui bousculent, qui humilient. Il devait beaucoup à Chirac, il l’a humilié dans ses paroles. Les Français défendent la fonction de Président de la République. Ils sentent qu’Alain Juppé incarne cette fonction avec cette hauteur de vue, avec la dignité qui convient. Dès que j’ai été élu, j’ai porté une cravate, en me disant : «Si les gens ont voté pour moi, c’est qu’ils veulent être fiers de leur élu». Juppé est dans cette philosophie, quitte à ce qu’on le croie trop distant et réservé.

Juste un problème d’image alors ?

Non, bien sûr. Le poids de l’étranger est très lourd dans nos décisions, nos problèmes désormais viennent aussi beaucoup de l’extérieur. Il faut donc quelqu’un qui a une grande expérience internationale, cela ne s’improvise pas. C’est le cas d’Alain. Et puis, au-delà de l’international, ses idées sur le social ou les collectivités territoriales, pour ne citer qu’elles, correspondent aux nouvelles attentes. Beaucoup de jeunes ont déjà fait le choix Juppé... C’est un homme proche du terrain.

Allez-vous le faire venir en Aveyron ?

Bien sûr. On aura en attendant, probablement en juin, Hervé Gaymard qui est sa «boîte à idées». Juppé, je me souviens l’avoir vu en Aveyron avant ma première élection en 1978. Il était directeur des finances de la mairie de Paris. Le courant est passé de suite.

Les Républicains ont vos faveurs en Aveyron ?

Je paye ma cotisation... Je leur souhaite bonne chance. Un conseil à Yves Censi: qu’il vienne en Sud-Aveyron à la rencontre des militants. Les politiques ne sont pas «hors sol», ils doivent aller au-devant de la population. En chair et en os.

Vous regrettez votre vie parlementaire ?

J’ai été réélu député sept fois, les deux tiers au premier tour, une loi sur la criminalité informatique porte mon nom, j’ai fait avancer bien des choses... La vie n’est pas un tunnel sans fin. Il ne faut pas s’acharner. 

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