Pont-de-Salars dans 20 ans : les jeunes ont la parole

  • Des collégiens de 3e ici avec le sourire, se sont prêtés au jeu. Plutôt ambitieux pour eux, moins optimistes en revanche pour l’avenir de leur village.
    Des collégiens de 3e ici avec le sourire, se sont prêtés au jeu. Plutôt ambitieux pour eux, moins optimistes en revanche pour l’avenir de leur village. Olivier Courtil
Publié le
O.C.

Des élèves de 3e du collège Jean-Amans ont bien voulu échanger sur l’avenir de leur commune du Lévézou et donc de leur propre avenir. 

Sur un point Jocelyne Alriquet, principale du collège Jean-Amans, ne s’était pas trompée avant de partir à la rencontre de collégiens d’une classe de 3e de son établissement: la discrétion des ados. Un âge délicat, celui de l’émancipation, où des caractères s’affirment, se révèlent et d’autres sont encore dans la chrysalide de la timidité. Mais l’envol n’est pas loin. Et sur ce point en revanche, la principale n’a pas vu juste, à son grand étonnement pour une belle surprise finalement, à savoir, le souhait quasiment unanime des jeunes du Lévézou de quitter leur région pour d’autres horizons.

«Je pense travailler dans l’aéronautique à Toulouse», dit l’un, ayant un membre de sa famille dans cette profession. «Ça dépend comment ça va évoluer mais j’ai envie de vivre dans une ville où il y a plus de monde, quelque chose de plus grand, avec plus de choix, de changer d’air», confie pour sa part, Jules. La génération 2.0 ne connaît plus de frontières et voit la vie (vite) en grand à l’image de la toile d’Internet. Pas question de perdre son temps.

«Le déplacement est un problème ici», disent en chœur plusieurs élèves, dont l’une effectuant une heure de trajet en bus pour effectuer Comps-Pont-de-Salars. Mais le temps de la mondialisation comme la rapidité d’information n’occulte pas celui de la raison. Les ados apparaissent lucides pour leur âge, s’adaptant au rythme actuel de vie frénétique. Ils semblent en avoir conscience, s’en sont fait justement une raison.

«Dans 20 ans ici, il y aura plus de vaches que d’hommes»Certaines ajoutant toutefois : «Mais on reviendra à la retraite !» Probablement pour profiter paisiblement du lac comme ils le font aujourd’hui. Mais aujourd’hui l’engouement pour leur commune n’est pas là. Ils sont optimistes pour leur avenir mais pas pour leur commune. Dans leur perception de leur village de demain, les collégiens voient donc plus de vaches que d’hommes et «surtout des personnes âgées»

Pas vraiment de perspectives de développement, un élève s’interrogeant même sur la qualité des connexions, y compris dans vingt ans. Les élus savent ce qui leur reste à faire… Sur ce point, la politique ne fait pas rêver. L’un d’entre eux y serait intéressé mais n’a pas osé parler. Et d’énoncer quelques idées pour demain: développer le tourisme vert, les commerces et améliorer le temps des déplacements. Ce temps qui fait la force et la faiblesse de Pont-de-Salars, à l’instar du département.

Ce dont se réjouit la principale, originaire de l’Aveyron mais ayant exercé de longues années dans d’autres régions : «Il y a de bons résultats, une équipe administrative et un corps enseignant engagé, travaillent dans une bonne ambiance. Ici, la parole est donnée». Les jeunes l’ont aussi. Polis, studieux et ne manquant pas d’ambition finalement. Une bonne nouvelle qui témoigne à la fois de la faculté d’adaptation et de leur ouverture au monde. Un monde bien réel en attendant de revenir, pourquoi pas à la retraite, arpenter le village de leur jeunesse. D’ici là, carpe Diem 

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