Affaire Wilson aux assises de l'Aveyron : « Que l’on retrouve Patricia »

  • Jean-Louis Cayrou, avec son avocat Me Lévy, se sont montrés offensifs dès les premières heures du procès, lundi au tribunal de Rodez.
    Jean-Louis Cayrou, avec son avocat Me Lévy, se sont montrés offensifs dès les premières heures du procès, lundi au tribunal de Rodez. José A. Torres / Centre Presse
Publié le , mis à jour
Philippe Routhe

Le procès de l’affaire Wilson s’est ouvert lundi avec une défense offensive. Le verdict est attendu mardi 31 mai.

"Sweet, sweet, baby" Doux, doux bébé... C’est la dernière chanson qui a raisonné dans la maison de Patricia Wilson, à Vabre-Tizac un soir d’août 2012. Aretha Franklin. La chanson était diffusée dans l’ordinateur de la maison quand, soudain, tout s’est arrêté. Plus d’électricité. C’est la dernière trace de vie de Patricia Wilson. C’est aussi le dernier air entendu par celui qui aurait tué et fait disparaître Patricia Wilson.

Des suspects, les enquêteurs, qui ont retrouvé 23 sites ensanglantés dans la maison, qui ont conclu que l’Anglaise a été tuée, abandonnée dans le grenier, puis évacuée, ils n’en ont qu’un : Jean-Louis Cayrou. Lundi, pour son premier jour de procès, le jardinier comme on l’appelle, a planté le décor, sous le regard de Marcus Donald, l’époux de Patricia, cloué dans un fauteuil électrique par une sclérose en plaques. Ses premiers mots ont été : "Je suis innocent".

Mais avant d’en venir aux faits dans les prochains jours, le président Cayrol a souhaité en savoir plus sur la personnalité de l’accusé, dont le casier judiciaire est vierge.

"Je suis catholique"

À 17 ans, ce garçon d’une fratrie de neuf faillit entrer dans les Ordres. "Mais un ballon de foot est passé par là". Quelques filles aussi. Une première qui tombe enceinte dès la première nuit d’amour. Mais elle avorte et ça le ravage dit-il. Il devient typographe dans la région toulousaine, se marie en apprenant que sa femme est enceinte. Il aura deux enfants avec. Quand l’aîné sera âgé de 10 ans, c’est le divorce. "Elle m’a dit, moi je pars avec les enfants, et toi tu pars de ton côté", glisse-t-il d’un ton assez lisse. Il reviendra s’installer en Aveyron, résidant par ci par là, et ne reverra pour ainsi dire jamais ses deux garçons.

"Il y a un avant et un après ce divorce", admet-il sous les coups de gueule de Me Pechevis, avocate de la partie civile. Elle trouve en effet Jean-Louis Cayrou, tout comme les experts psychiatres, "sans émotion" dans son propos. Cette absence de relation intrigue les jurés qui veulent en savoir plus. Me Pechevis n’en revient pas non plus de ce "Je suis catholique", lancé à tout bout d’audience par Jean-Louis Cayrou. Puis, quand le juge Cayrol lui demande de se définir en quelques mots, il se dit "calme, pondéré, pacifiste. J’aurai pu être diplomate". Ou "médecin ou avocat. Mais j’étais feignant à l’école".

Les experts le voient comme quelqu’un ne supportant pas la frustration, entretenant une relation particulière avec les femmes. Tout au long de la journée, Jean-Louis Cayrou s’est montré attentif aux propos. Il a une seule idée a-t-il dit: "Que l’on retrouve Patricia. Je m’en fous d’être condamné. Ce que je veux, c’est que la mécanique de la recherche soit relancée. Et s’il faut, qu’il y ait une tombe où j’irai pleurer", a-t-il lancé aux jurés.

Jean-Louis Cayrou : "C'est un tissu de mensonges"

La matinée de ce premier jour du procès de l’affaire Wilson a été marquée par la détermination de la défense. Le président Cayrol n’avait pas fini de lire le rapport introductif que Jean-Louis Cayrou, dodelinant de la tête, lâchait: "C’est un tissu de mensonges tout ça!"

Le juge Cayrol terminait sa lecture et l’avocat de Jean-Louis Cayrou, Me Levy, lançait avec sa grosse voix : "C’est un copier-coller de l’acte d’accusation. Ce rapport est à charge. On va le démontrer point par point!" Le ton était donné pour ce procès au cours duquel une pléiade de témoins est attendue à la barre. Ce rapport revenait sur les conditions de la disparition de Patricia Wilson, en août 2012. Il est fait état de traces de sang dans toute la maison, de coups de fil incessant entre les deux amants en train de rompre, de centaines de kilomètres parcourus en quelques jours au moment de la disparition par Jean-Louis Cayrou, dans une voiture où ont aussi été retrouvées des traces de sang, du comportement inhabituel de l’accusé à cette période, d’un C15 aperçu dans la cour de la maison de Patricia Wilson le soir présumé de sa disparition, de la bagarre en prison au cours de laquelle, sous les coups, il a été obligé d’avouer qu’il avait tué Patricia Wilson....

"Je suis innocent", c’est aussi la première phrase qu’il a lancée aux jurés quand le juge lui a demandé de parler de lui.

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