Naucelle : ces entreprises qui font la richesse du village

Depuis 2007, date à laquelle Jean-Marc Féral a repris l’entreprise, avec ses deux associés Pascale, son épouse et Yves Chevalier, les Bennes JPM sont en pleine croissance. Aujourd’hui, l’entreprise emploie plus de cent salariés, contre cinquante auparavant. Cette croissance est le fruit d’un développement régulier et surtout d’un investissement constant dans l’outil de production. Le chiffre d’affaires de l’entreprise a été multiplié par trois en sept ans, passant de 7 M en 2009 à 24 M en 2015. Un peu plus de 6000 bennes certifiées ISO TS sont sorties des ateliers naucellois, l’an passé.

Contrôler le marché européen

"Nous avons profité du léger regain du secteur du bâtiment", confie Jean-Marc Féral. Pour poursuivre sa croissance, les Bennes JPM vont se tourner un peu plus vers le marché étranger. Celui-ci représente déjà 12% de leur production. La part du marché hexagonal représente un peu plus de 50% des débouchés de l’entreprise. "S’ouvrir au reste des pays européens c’est également un moyen pour nous de sécuriser notre production. Sans cela, il nous serait difficile de survivre", glisse le directeur de l’entreprise.

L’objectif, a plus long terme, est bel et bien de prendre le contrôle de ce marché européen. En Allemagne, un revendeur de Bennes JPM a été implanté pour faciliter la commercialisation des produits de l’entreprise. D’un autre côté, toujours en vue de cet objectif, "une organisation de plus en plus industrielle" est nécessaire pour s’imposer comme un sous-traitant de premier rang. Depuis 2008, 7 M€ ont été investis dans l’entreprise.

"L’objectif est d’allier performance et production", résume le chef d’entreprise. "Cette robotisation nous permet de maintenir un prix de vente correct et de faire face à des pays dont le coût de production est plus faible."

La Naucelloise multiplie les goûts et les saveurs

La Naucelloise est avant tout une affaire de famille. Charles Salvy a fait de la traditionnelle recette du tripou une véritable entreprise florissante. Depuis toujours, dans les campagnes, les tripous sont un plat de choix, préparé par les bouchers, les restaurateurs et les aubergistes. En 1932, Charles Savy travaille dans la petite boucherie attenante à l’Hôtel des Voyageurs, à Naucelle. Puis, en 1966, fort de cette première expérience, Charles Savy, et sa compagne Hélène, participent à la 8e Foire du Pays Rouergat à Rodez. Dans le cadre de cette manifestation est organisé le « 1er tournoi national du meilleur tripou » sous l’égide de la confrérie de la gastronomie normande « La Tripière d’Or ».

Charles et Hélène y présentent leur production. Ils obtiendront le «1er Grand prix national». En 1972, ils créent leur atelier de 1000 m2 aux portes de Naucelle, qu’ils baptisent l’entreprise La Naucelloise. Aujourd’hui, la Naucelloise emploie entre 25 et 30 salariés pour un chiffre d’affaires de 2,7 M€. Si le marché local constitue l’essentiel des débouchés de l’entreprise, les tripoux de Naucelle s’exportent dans la Région, l’Est de la France et même l’Espagne. Ils se retrouvent également sur la table des brasseries parisiennes de Christophe Joulie. «Ce qui a fait la réputation de nos produits, c’est la qualité de notre savoir-faire», explique Charles-Pierre Savy, petit-fils de Charles Salvy, qui détient désormais les rênes de La Naucelloise. Aujourd’hui, l’entreprise cherche à décliner la recette traditionnelle et à faire découvrir de nouvelles saveurs: tripous au safran, à l’estragon, mini-tripous, etc. Les idées ne manquent à La Naucelloise pour séduire de nouveaux consommateurs.

L’équilibre des sens et des saveurs dans l’assiette

Tôt le matin, dans les cuisines de l’Aromatique blotti contre la porte des Anglais en plein cœur du bourg centre, l’agitation règne. Chloé Gonzalez et Lucas Tesseyre sont en plein travail. C’est un peu par hasard que ces deux Audois se sont installés à Naucelle, fin mai 2014. En deux ans, leur restaurant à récolter une assiette gourmande au Michelin, synonyme d’une cuisine de qualité, et une toque au Gault et Millau. Avec des produits frais et pour la plupart locaux, en proposant une carte simple et moderne qui évolue tous les deux mois au gré des saisons, tout en s’affranchissant de la cuisine régionale, les deux cuisiniers ont su trouver leur équilibre pour un mariage gourmand des saveurs. Ils ont aussi fait de la cuisson du poisson l’une de leur spécialité.

"Je crois que c’est un plat que les clients apprécient beaucoup", glisse Lucas Tesseyre. "Et nous avons choisi de le proposer systématiquement à la carte, avec de la viande." Puis, Chloé Gonzalez, pâtissière de formation, prépare elle-même le pain, avec de la farine venant de Rieupeyroux, pour les clients du jour. Avant de s’installer à Naucelle, Chloé Gonzalez et Lucas Tesseyre ont roulé leur bosse auprès des chefs de l’Hexagone.

Dernièrement, ils ont passé quelques mois dans les cuisines de Michel Bras, à Laguiole. Une expérience "formidable" durant laquelle ils ont beaucoup appris. D’ailleurs, lors de l’inauguration du restaurant, Michel Bras leur a fait l’amitié de venir. Pourtant, pas d’ambitions démesurées chez le couple de restaurateur. "On nous a proposé de racheter le bâtiment jouxtant notre restaurant pour nous agrandir", explique Chloé Gonzalez. "Mais nous avons dit non. Nous préférons n’avoir que quelques couverts pour le moment. Cela nous convient bien."