Quelles conséquences pour le Raf s'il revenait en CFA2 ?

  • Joueurs, entraîneur ou club dans 
son ensemble : une seconde relégation en cinq ans (National-CFA en 2011) serait forcément source de conséquences négatives.
    Joueurs, entraîneur ou club dans son ensemble : une seconde relégation en cinq ans (National-CFA en 2011) serait forcément source de conséquences négatives. Jean-Louis Bories
Publié le
Maxime Raynaud

Samedi soir, un peu avant 20 heures, à l’issue d’une 30e et dernière journée dont il est exempt, le Raf saura donc s’il se maintient ou descend. Un verdict, pas que sportif, qui impactera son équipe fanion mais aussi le club. Passage en revue des effets probables.

BILLETTERIE, BUDGET, SALARIÉS FORCÉMENT IMPACTÉS

Un club ne se résume pas toujours au sort de son équipe fanion masculine. Encore moins pour un Rodez Aveyron football également porté par la division1 féminine. Mais, tout de même, dans le cas du Raf, la «I» masculine reste la vitrine. Par exemple, en terme d’affluences. Difficile donc, dans le cas d’une relégation en CFA2, de ne pas imaginer un impact négatif sur la billeterie, le nombre d’abonnés (environ 300 actuellement) et donc la trésorerie. Justement, impossible aussi de ne pas songer que le budget du Raf, aujourd’hui proche des 1,2 M (association et SASP confondues), échapperait à ce nivellement vers le bas, même si les contrats de joueurs seraient notamment moins nombreux. Billetterie donc mais aussi subventions, qui tiennent notamment compte du niveau du championnat dans le cas de l’Agglo, ou encore partenariats subiraient à coup sûr une baisse. Moins significative que lors de la descente de National, elle pourrait avoisiner les 20% mais reste difficile à mesurer avec certitude maintenant. Un aspect est, lui, déjà quantifiable : le train de vie. Entendez la structure club et donc les salariés. Aujourd’hui au nombre de cinq permanents hors joueurs et staff, une descente pourrait signifier l’impossibilité pour le Raf de les conserver tous. Les exemples ne manquent pas dans l’hexagone. Laurent Peyrelade, l’entraîneur du groupe CFA, l’a d’ailleurs lui-même évoqué récemment lors d’une conférence de presse, glissant que les «joueurs ne comprennent pas forcément que le CFA2 serait compliqué pour d’autres personnes qu’eux...».

QUEL AVENIR POUR LA SASP?

La structure gérant l’équipe fanion, les «pros» si l’on veut, est aujourd’hui de type SASP (société anonyme sportive professionnelle), gérée par un conseil d’administration. Mise en place il y a plus de dix ans, peut-elle survivre à une relégation? Au club, on jure que la question ne se pose pas. Quid également de sa présidence? Aux commandes depuis 2007, Pierre-Olivier Murat continuerait-il en cas de descente, un second échec après la chute de National en 2011? Apparu très touché par les résultats ces dernières semaines, impacté par les performances d’une équipe construite au prix d’un vrai investissement et pas épargné par une situation sportive et financière qui fait le yoyo depuis des années, l’homme d’affaires reste très attaché au club. Mais il aurait déjà hésité à passer la main avant de se raviser. Simple coup de blues ou vraie interrogation? De potentiels repreneurs, à l’image d’Eiffage qui s’était positionné il y a plusieurs années, pourraient-ils en outre être intéressés?

UN EFFECTIF CHAMBOULÉ À COUP SÛR

Sur ce point, pas d’interrogation possible : en cas de relégation samedi, l’équipe qui débutera la saison de CFA2 en août prochain n’aura plus grand-chose à voir avec l’actuelle. Des départs semblent aujourd’hui inéluctables avant même le verdict : que ce soit pour des questions de convoitises (Zelazny, Rosier voire Pereira-Lage), de performances trop irrégulières (Si Salem, Ouadah) ou simplement d’aspirations (retraites pour Faviana et Lorthioir, interrogations pour Suarez, étranger pour Laborde). Ces départs impliqueraient des arrivées parmi lesquelles auraient pu figurer le retour de Djibi Banor. Mais le longiligne milieu de terrain a décroché la montée en National avec Lyon- Duchère (groupe B). Le club a néanmoins déjà prospecté, avec un œil notamment vers Trélissac et Clermont, et a reconduit ses détections où fut entre autres recruté Issam Chebake (Le Havre, Ligue2). Mais ces plans seraient forcément modifiés par une relégation. Laquelle induirait probablement une hémorragie au sein d’un effectif très jeune. Impossible, par exemple, d’imaginer le meilleur joueur et buteur mais aussi capitaine du Raf, Sébastien Da Silva, évoluer en CFA2, même si celui-ci rappelle fréquemment son intention de s’inscrire dans la durée à Rodez. D’autres comme Rémy Boissier ou Pierre Bardy, certes formés au club mais dont le niveau ne laisse pas insensible plusieurs recruteurs, ne manqueraient pas non plus d’horizons. Enfin, l’ultime question entoure logiquement Laurent Peyrelade. Arrivé l’été dernier pour une première expérience de coach principal senior, l’ex-technicien du Mans bénéficie d’un contrat de deux ans, avec une saison en option en cas d’accession. Celle-ci évanouie, l’homme de 45 ans devrait tout de même être à la barre lors de la prochaine campagne en cas de maintien. Mais dans l’hypothèse d’une descente en CFA2, quid de sa position. La situation contractuelle de l’entraîneur sera forcément une donnée de taille pour le club qu’on imagine mal s’acquitter d’indemnités de licenciement. Bref, comme l’avenir sportif, le futur du Raf est aujourd’hui bien flou…

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