Hugo Pezet-Poux, un Aveyronnais au Barça

Ce soir, Barcelone sera la capitale du rugby, un sport qu’il ne connaît que trop peu. Pourtant, le grand Barça, celui des Messi, Neymar et autres Suarez, compte depuis des décennies une section ovale en son antre. Même nom, même tunique « blaugrana », mêmes dotations d’un célèbre équipementier en début de campagne... mais pas tout à fait les mêmes moyens!

Le rugby n’a ni sa place à La Masia, ni au Camp Nou. Pour l’apercevoir, il faut se rendre en périphérie de la ville, sur une pelouse synthétique partagée avec d’autres clubs de la ville. «C’est comme Vabre, voire pire», sourit Hugo Pezet-Poux. Parti faire ses études de kiné de l’autre côté des Pyrénées l’an dernier, cet Aveyronnais, formé à Rodez, joue sous les couleurs du FCB. «Une fierté», dit-il même s’il n’a pas franchement ses entrées au grand Barça.

50€ par match

«On évolue en première division mais on reste certainement la section la plus marginale de la structure. On a aucun contact avec le club et on a juste le droit de se faire soigner au centre de soins du Barça. J’y ai été une fois cette année, suite à un K-O et c’était très drôle, personne ne savait qui j’étais. Il y avait quelques footballeurs mais ils ne m’ont même pas serré la main», rigole encore celui qui s’apprête à fêter ses 20 printemps. Qu’importe. Les rugbymen du Barça se contentent de peu. Le club leur a offert des places pour assister à la finale du Top 14 ce soir et il vient tout juste de leur annoncer une nouvelle rémunération pour la prochaine campagne : 50€ par match !

«Vous voyez, cela a des avantages quand même d’être au Barça», se marre-t-il. Être rugbyman dans le plus célèbre club du monde, c’est avant tout une aventure. Celle du partage tout d’abord. Car pas moins d’une dizaine de nationalités compose l’équipe fanion. Celle de belles surprises également comme lorsque l’équipe se déplace avec le bus réservé aux footballeurs tout en créant des attroupements de badauds sur les aires d’autoroute ! «Ils sont déçus de voir les rugbymen», se remémore Hugo qui s’est souvent prêté au jeu des autographes et autres photos souvenirs cette année.

L’équivalent de la Fédérale 1

Loin de sa ville, le Barça reste le Barça. Aujourd’hui, la ville, le club et son stade vont vibrer au rythme du rugby. «J’espère que cela aura un effet positif pour notre sport en Espagne», explique Hugo qui compare la première division espagnole à la Fédérale 1 française. «Le niveau est très hétérogène mais je m’y plais car cela joue beaucoup. Les joueurs sont très techniques et il n’y a pas de tricheries dans les regroupements, ni de bagarres comme on peut voir en France», explique-t-il.

Cette saison, les « Blaugrana » ont échoué à une place des phases finales, 7e sur 12. Mais Hugo Pezet-Poux s’est fait remarquer. Rapidement titulaire dans l’équipe fanion, il a été convoqué dans la sélection régionale de Catalogne des moins de 21 ans. Avec elle, il a été sacré champion d’Espagne. Une fierté de plus pour le Ruthénois, parti pour rester au Barça toute la durée de ses études, soit les trois prochaines années. Avant de revenir en France. «Et peut-être rejouer à Rodez, ce serait super», rigole encore Hugo, un Aveyronnais au Barça.