Loi travail: entre 64.000 et 200.000 opposants dans les rues partout en France

  • Manifestation contre la loi travail, le 28 juin 2016 à Paris
    Manifestation contre la loi travail, le 28 juin 2016 à Paris AFP - PHILIPPE LOPEZ
  • Manifestations du 28 juin Manifestations du 28 juin
    Manifestations du 28 juin AFP - Paul DEFOSSEUX, Laurence SAUBADU
  • Les leaders syndicaux Philippe Martinez (CGT, à gauche) et Jean-Claude Mailly (FO), le 28 juin 2016 à Paris
    Les leaders syndicaux Philippe Martinez (CGT, à gauche) et Jean-Claude Mailly (FO), le 28 juin 2016 à Paris AFP - Thomas SAMSON
  • La ministre du Travail Myriam El Khomri, le 28 juin 2016 à l'Assemblée nationale à Paris
    La ministre du Travail Myriam El Khomri, le 28 juin 2016 à l'Assemblée nationale à Paris AFP - BERTRAND GUAY
  • Manifestation contre la loi travail, le 28 juin 2016 à Rennes
    Manifestation contre la loi travail, le 28 juin 2016 à Rennes AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
  • Manifestation contre la loi travail, le 28 juin 2016 à Bordeaux
    Manifestation contre la loi travail, le 28 juin 2016 à Bordeaux AFP - NICOLAS TUCAT
  • Manifestation contre la loi travail, le 28 juin 2016 à Nantes
    Manifestation contre la loi travail, le 28 juin 2016 à Nantes AFP - LOIC VENANCE
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Centre Presse Aveyron

A la veille d'une rencontre entre Manuel Valls et les syndicats, entre 64.000 et 200.000 manifestants ont pour la onzième fois battu le pavé partout en France mardi contre le projet de loi Travail, une mobilisation proche de celle du 23 juin et qui s'est déroulée sans incident majeur.

Cette nouvelle journée d'action coïncidait avec le vote du projet de loi travail au Sénat, qui a adopté en fin de journée une version durcie du texte, à 185 voix contre 156.

Dans la capitale, environ 15.000 personnes selon la police, 55.000 selon les organisateurs, ont défilé entre la Bastille et la place d'Italie sous haute surveillance (2.500 policiers et gendarmes mobilisés). Le défilé n'a été émaillé que de brèves échauffourées et, contrairement au 14 juin, sans dégradations le long du cortège.

Lancée il y a quatre mois, la mobilisation contre la loi Travail continue de faire affluer des mécontents qui craignent une précarisation accrue pour les salariés. La CGT relevait mardi dans un communiqué, "au contraire de l'essoufflement, une mobilisation croissante". La précédente manifestation, le 23 juin, avait réuni, dans toute la France, 70.000 personnes selon la police, 200.000 selon les organisations.

Au total, 41 personnes ont été interpellées mardi dans la capitale, selon la préfecture de police de Paris (PP).

Parallèlement à la manifestation officielle, un groupe de manifestants a été bloqué plusieurs heures à la Bourse du Travail, encerclé par des CRS.

Dans le carré de tête du cortège, les leaders des syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL avaient en tête les prochaines rencontres bilatérales organisées par le Premier ministre, mercredi et jeudi, une ouverture pour "faire un point" sur la loi Travail.

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, espère que ce n'est pas "une visite de courtoisie" "uniquement pour boire le café". "J'espère qu'il a des propositions à faire", a renchéri Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO.

Comme pour accentuer la pression, M. Martinez a évoqué une "nouvelle journée d'actions" le 5 juillet. Dans un communiqué, la CGT a précisé que cette journée serait à nouveau marquée par des "grèves et manifestations".

Mardi, des manifestations ont été organisées un peu partout en France (Le Havre, Toulouse, Marseille...).

"Le monde est shooté à la croissance et au productivisme", a déploré Jean-Jacques, 77 ans, manifestant à Strasbourg et arborant un casque jaune portant le slogan "n'obéissons plus à un Etat aberrant".

- "Jaurès, réveille-toi" -

"Jaurès, réveille-toi, ils sont devenus fous", pouvait-on lire à Montpellier.

Parallèlement, pour peser dans le débat, les opposants à la loi Travail ont remis à l'Elysée et dans les préfectures des régions les bulletins de la votation citoyenne. Sur 700.000 votants, 92% se sont prononcés pour le retrait du texte.

Mais la semaine dernière, le président de la République a répété qu'il irait "jusqu'au bout".

Si Manuel Valls, qui a cristallisé les critiques pour son attitude inflexible, a fait un pas lundi en acceptant de recevoir mercredi et jeudi les organisations syndicales et patronales, Matignon a prévenu qu'il n'était pas question pour autant d'ouvrir des "négociations" sur le texte.

Le gouvernement a toujours dit qu'il ne reviendrait pas sur l'article 2, qui concentre les critiques des opposants en instaurant la primauté de l'accord d'entreprise sur l'accord de branche en matière de temps de travail. Cette fermeté est approuvée par Laurent Berger, leader de la CFDT, pour qui un recul du gouvernement serait une "profonde erreur" et la CFDT, principal soutien du projet, serait alors "en travers de la route".

Sans surprise, la commission mixte députés-sénateurs réunie mardi en fin de journée pour tenter de trouver un accord sur le projet de loi Travail a échoué, a-t-on appris de source parlementaire. Le texte sera de retour jeudi à la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, avant son examen dans l'hémicycle à partir du 5 juillet.

Le gouvernement n'exclut pas de recourir alors à l'article 49-3 pour faire adopter sa version sans vote. Si tel était le cas, 73% des Français seraient "choqués", selon un sondage Odoxa.

Les syndicats ont déjà prévenu qu'ils poursuivraient en juillet, voire septembre, leur mobilisation si le gouvernement ne bougeait pas.

Source : AFP

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