Justice : Marc Féral hospitalisé pour "crise suicidaire", son procès renvoyé

  • Marc Féral.
    Marc Féral. archives Centre Presse
Publié le , mis à jour
Philippe Routhe

Le procès en appel du patron de discothèque aveyronnais, accusé d'avoir tué le garagiste Jean-Paul Chardenoux en 2010 a Espalion, ne s'ouvrira pas comme prévu ce mardi. En 2014, à Rodez, il avait écopé de 24 ans de réclusion criminelle.

Ce mardi matin, au palais de Justice de Montpellier, les jurés de la cour d’assises devaient revenir sur ce funeste mercredi 18 août 2010, à Espalion. Ce jour-là, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre dans tout le département de l’Aveyron. Féral a tué un garagiste et a tenté de se suicider. Le nom du patron de discothèque le plus connu du département est alors sur toutes les lèvres.

Mais coup de théâtre à la veille du procès en appel, Marc Féral a été  hospitalisé d'urgence lundi soir. En cause, une "crise suicidaire". Ce mardi matin, le président de la cour a annoncé le renvoi du procès à mercredi matin, 9 heures. A ce moment-là, la cour décidera, ou non, de la tenue du procès. Par ailleurs, le président a ordonné une expertise par des médecins légistes pour confirmer l'état de santé de l'accusé. L'avocat de Marc Féral s'est dit "vraiment pas étonné", précisant que depuis son incarcération, Marc Féral a été interné trois fois pour des crises similaires.

Rappel des faits

Pour rappel, Marc Féral avait été condamné, en 2014, à 24 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Rodez.  

Jean-Paul Chardenoux avait été tué de deux coups de fusil, devant son garage. A quelques pas de son ex-épouse avec qui il est resté en bons termes. Très vite, la thèse du drame passionnel est évoquée. L’entourage devine qu’il y a une femme au milieu de cette tragédie. Que c’est une rivalité amoureuse qui a mal fini. Car Marc Féral, s’il est réputé pour être un des cadors de la nuit, il l’est aussi pour ses relations tumultueuses.

Un procès très suivi en janvier 2014

Comme le démontre son procès, qui s’ouvre en janvier 2014. Accusé d’homicide volontaire, son procès en première instance sera suivi par une foule considérable. Et va mettre en lumière la face cachée de cet ancien éclairagiste du groupe toulousain Gold. Ses anciennes compagnes dressent le portrait de MrHyde. La majeure partie des témoignages décrit un personnage ambivalent, capable de gentillesse comme d’accès de folie incontrôlable. Surtout quand il s’agit d’affaires de cœur. Durant ces cinq jours de procès, dans le box, le bras en écharpe, Marc Féral va reconnaître les faits qui lui sont reprochés. Parler de "quelque chose qui a disjoncté" en lui.

Durant cette semaine, des experts vont aussi émettre des doutes sur sa volonté réelle de se suicider. Au final, il va écoper de vingt-quatre ans de réclusion criminelle, assortis d’une peine de sûreté de seize ans, quand l’avocat général réclamait vingt ans de réclusion. Son défenseur, un des ténors du barreau de Montpellier, Me Abratkiewicz, fera aussitôt appel de cette décision.

Un procès en appel qui ne passe pas...

À l’origine, le deuxième procès était prévu en mai 2015, mais il est reporté après le malaise du président de la cour d’assises Mocaer. Et devait s’ouvrir donc ce mardi. Ainsi éloigné de l’Aveyron, le conseil montpelliérain espère que le poids de la notoriété de Marc Féral ne pèsera plus dans les débats. Mais cet appel, du côté de la famille de la victime, il ne passe pas. Tout récemment encore, la veuve de Jean-Paul Chardenoux, dans une émission de TV consacrée aux enquêtes criminelles et se penchant sur l’affaire Féral, a mis l’accusé devant ses contradictions.

"Lors du procès, il lance qu’il ne mérite que la peine de mort. Et une fois le verdict rendu, il fait appel... " Elle, sa fille et son fils seront dans la salle du tribunal, leur conseil Me François-Xavier Berger à leurs côtés, ainsi que Me Martin, pour le reste de la famille Chardenoux.

L’ombre d’une autre affaire...

Ce procès pourrait toutefois avoir une autre tonalité que celui de Rodez. En mars 2015, en effet, Marc Féral a été mis en examen pour incitation à commettre un crime. Il était suspecté d’avoir demandé à deux détenus, moyennant de l’argent, de s’attaquer à un gardien de la maison d’arrêt et à une de ses ex-compagnes, à savoir l’amante de Jean-Paul Chardenoux et pour laquelle il aurait "disjoncté". Marc Féral nie en bloc. Son conseil parle "d’une instrumentalisation qui n’a qu’un seul but: lui nuire". Il faut dire que l’ex-compagne en question est aussi celle qui a perdu son mari, le gendarme Noguère dans des circonstances qui gardent une part de mystère.

Le corps de celui qui était considéré comme un spécialiste de la montagne a été retrouvé sur l’Aubrac en 2009 plusieurs mois après sa disparition. Marc Féral a également été entendu sur ce sujet, avant que l’affaire ne soit classée sans suite. Les jurés de l’Hérault se pencheront donc sur le cas d’un homme qu’ils ne connaissent pas. Et toujours présumé innocent pour l’homicide volontaire de Jean-Paul Chardenoux. Le procès devait durer quatre jours et sera présidé par le juge Henri Pons.

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