Pour la mairie de Rodez, l’Estivada 2016, un «énorme pari»

  • Les élus Sarah Vidal et Francis Fournier pilotent le festival. Ils espèrent «ancrer, plus encore, le festival sur le territoire».
    Les élus Sarah Vidal et Francis Fournier pilotent le festival. Ils espèrent «ancrer, plus encore, le festival sur le territoire». José A. Torres
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Lola Cros

Le festival des cultures occitanes débute jeudi, aux quatre coins de la ville.

La Ville se sait attendue au tournant. En décidant de prendre l’Estivada en régie directe, au lendemain de la précédente édition -alors que l’ancien directeur Patric Roux arrivait au terme d’un CDD qu’il n’a pas souhaité renouveler-, la Ville s’est engagée à monter un festival en moins de huit mois. Avec toutes les questions d’organisation, de logistique, de gestion des bénévoles que cela implique. Là réside le premier gros défi. 

Et s’il faudra attendre samedi soir, ou du moins les premières soirées, pour juger sur pièce, les élus et services chargés de l’organisation se targuent d’avoir atteint leurs trois premiers objectifs. À savoir impliquer les Ruthénois et les acteurs locaux, notamment grâce à la vingtaine de rendez-vous organisés dans le cadre d’ «En attendant l’Estivada» et aux animations proposées dans la ville ; proposer une programmation «surprenante» en soutenant la création artistique et en faisant «confiance aux jeunes artistes émergents de la scène Oc» ; et enfin, inviter sur scène des artistes venus de toutes les régions occitanistes.

Les anciens n’ont pas dit leur dernier mot

Sarah Vidal et Francis Fournier, les deux élus missionnés pour le festival, promettent une «âme inchangée» et mettre l’occitan «au cœur du projet» tout en élargissant le spectre musical, en s’appuyant notamment sur l’électro, et de fait, le public ciblé. Non loin de là, les «anciens» (salariés, bénévoles, prestataires, etc) de l’Estivada, constitués en comité informel de soutien au festival historique, veillent au grain. «Inquiet par la reprise en régie directe» depuis de longs mois, le porte-parole Denis Chadeuil sera à l’Estivada et «aimerait» être agréablement surpris par cette 23e édition mais assure «ne pas y croire».

 «Manque d’harmonie, et de liberté de ton» 

Car si, sur le papier, la programmation lui paraît «intéressante», avec de «bons artistes», l’ancien chargé de communication du festival regrette «le manque d’harmonie, et de liberté de ton» qu’engendre «la main-mise des élus » sur la programmation. Et l’occitaniste convaincu de conclure : «On a l’impression que la Ville ne sait pas où elle habite, qu’ils se sentent obligés d’organiser l’Estivada. C’est la plus mauvaise raison pour monter un festival.»

Ce à quoi Sarah Vidal répond : «Ce projet est un choix fort, assumé, en lequel on croit. Ce n’est en aucun cas un festival au rabais comme on a pu l’entendre.» Déjà l’élue, adjointe à la culture, donne rendez-vous pour le bilan de cette «première» édition. Elle promet de tirer les leçons pour embrayer, sans tarder, sur l’édition 2017.

La place de la Cité au cœur du festival

Jeudi et vendredi, la place de la Cité sera tout de jaune et rouge vêtue. En effet, la Ville et les cafetiers de la place ont imaginé plusieurs animations afin de faire résonner le festival jusqu’au cœur de ville. Ainsi, deux terrains de quilles seront aménagés sur la place -fermée à la circulation et au stationnement pour l’occasion-, plusieurs concerts sont prévus sur les terrasses des cafés, à commencer par l’accordéoniste Frédéric Vernhet au Gaby Bar jeudi, en fin d’après-midi.

La Chorale de Bruéjouls et la Pastourelle seront également de la partie. Par ailleurs, toute la journée, seront distillées des morceaux musicaux pour annoncer les concerts en soirée, sur l’Esplanade des Rutènes. Seront aussi installés des modules gonflables et la ludothèque, pour les plus jeunes. Enfin, samedi après-midi, l’association musicale Dinatomik animera une sieste électronique à l’accent occitan dans le square Subervie, derrière l’office de tourisme.

«Une manière d’interpeller les passants, de leur mettre la puce à l’oreille et de les inviter à nous rejoindre du côté du village occitan et de la grande scène, sur l’Esplanade des Rutènes », souligne Sarah Vidal. Dès ce soir, au restaurant L’Ô12, rue Pénavayre, l’artiste landais Arnaud Bibonne se produira dans le cadre des Terrasses en fête et du programme «En attendant l’Estivada».

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