Sam Technologies : la direction menacée, le départ du PDG «acté»

Lors de l’entretien qui s’est tenu jeudi entre les représentants du personnel de l’entreprise Sam Technologies et l’actionnaire majoritaire du groupe Arche, Antoine Michaux, plusieurs questions essentielles d’actualité ont été évoqués, d’après la communication effectuée vendredi soir par le syndicat CGT Sam (la situation de la société du Bassin, placée en procédure de sauvegarde, et celle du groupe Arche, placé en redressement judiciaire).

Plan de cession

Déjà, il a été révélé que le tribunal de commerce de Paris a statué le 20 juillet sur une reconduction des périodes d’observation des sites de production de Sifa (Orléans) et de Pacy, filiales de Sam, et sur l’ouverture d’un plan de cession concernant le groupe Arche Industrie. Sur ce dernier point, la famille Michaux a annoncé jeudi avoir déposé une offre de reprise dans laquelle le PDG actuel du groupe, Patrick Bellity, n’apparaît plus.

Cette offre de reprise sera bien évidemment mise en concurrence avec les offres d’autres repreneurs potentiels. Il semble donc que l’avenir de Patrick Bellity, figure emblématique de Sam Technologies et du groupe Arche depuis 1998, soit des plus incertains. Ceci pour ne pas écrire que son sort est d’ores et déjà scellé et que son départ n’est qu’une question de timing. Avant-hier, Antoine Michaux a clairement dit : «La réorganisation de la direction générale est actée.»

«Gestion catastrophique»

Une perspective d’éviction du PDG qui ne devrait pas chagriner les personnels de Sam. En effet, comme le rappelle la CGT, ces derniers «ont dénoncé très régulièrement et depuis de nombreuses années la gestion catastrophique et calamiteuse de ce fleuron industriel» qu’est Sam Technologies. Et de considérer dans la même veine qu’«à présent et face à un tel échec, il est urgent que le PDG assume ses responsabilités et se retire, car il porte avec son équipe une très grande responsabilité de la situation dans laquelle se trouve le groupe Arche et plus particulièrement la Sam».

«Situation grave»

En attendant donc l’annonce officielle du départ de Patrick Bellity (ce dernier, pas plus que l’actionnaire majoritaire du groupe, n’a souhaité s’exprimer hier sur le sujet), les personnels de Sam Technologies, relayés par le syndicat CGT, regrettent «une situation plus grave que celle annoncée». Et de poursuivre en insistant sur le fait que «les salariés sont scandalisés et se sentent méprisés. La Sam a été tout simplement pillée de ses richesses et n’aurait jamais dû se retrouver dans cette situation. Et on continue de découvrir des choses.»

«Inimaginable»

Les représentants du personnel soulignent ainsi qu’«en prenant connaissance du plan de sauvegarde pour Sam, élaboré par la direction générale et présenté en comité d’entreprise le 5 juillet, nous avons constaté qu’un million et demi d’euros serait attribué au site de Sifa, à Orléans. Il est inimaginable et impensable de continuer à ponctionner Sam de la sorte quand on connaît ses difficultés financières.» Voulant d’abord «prendre le temps d’analyser les choses et les futures offres de reprises», les personnels de Sam vont demander à rencontrer la direction de Renault, client principal de l’usine, tout en restant «confiants et optimistes au vu du potentiel et des atouts considérables de Sam sur un plan humain et industriel».