Les Groupements hospitaliers de territoire sont en marche en Aveyron

  • «Nous sommes désormais obligés de travailler ensemble. Jusqu’à présent, il n’y avait que des incitations», explique Frédéric Bonnet.
    «Nous sommes désormais obligés de travailler ensemble. Jusqu’à présent, il n’y avait que des incitations», explique Frédéric Bonnet. Archives CP
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Xavier Buisson

Les Groupements hospitaliers de territoire, effectifs depuis début juillet, sont l’une des composantes de la Loi santé, adoptée en décembre 2015. L’hôpital de Rodez est devenu établissement support. Explications avec son directeur Frédéric Bonnet.

Depuis vendredi 1er juillet, les 1100 hôpitaux français ont rejoint l'un des 150 Groupements hospitaliers de territoires (GHT). Cette réorganisation d'ampleur vise à modifier la prise en charge des patients grâce à des coopérations entre établissements. Instaurés par la loi Santé, les GHT, dont le déploiement doit s'étaler jusqu'en 2021, visent, sur un territoire donné, à prendre en charge de manière «graduée» les patients grâce à une mutualisation des fonctions supports (systèmes d'information ou achats par exemple).

«L’objectif n’est pas seulement financier. Nous devons réfléchir à la manière d’améliorer les soins à la population. Nous allons davantage travailler ensemble. C’est le terrain, les établissements qui construisent les GHT. Cette loi ne parle pas de fusions ni de restrictions budgétaires», explique Frédéric Bonnet, directeur des centres hospitaliers de Rodez et Espalion. Les Groupements hospitaliers de territoire n’étant pas personnalités morales, la notion d’établissement support a vu le jour. Le centre ruthénois remplira cette fonction et «rassemblera» donc les sites de Rodez, Villefranche, Decazeville, Espalion et du Vallon. Les établissements du Sud-Aveyron (Millau et Saint-Affrique) passeront, eux, dans le giron du centre montpellierain.

«Comme avant»

«C’est une obligation, mais ça part de la base. Ce sont les établissements eux-mêmes qui ont décidé de se regrouper selon des critères de proximité et de flux patient», explique Frédéric Bonnet, reprenant : «L’établissement support gérera les activités mutualisées, certes, mais pas forcément sur son propre site. Imagerie, biologie, chirurgie... Nous ne sommes pas obligés de mettre tout sur le même site mais simplement de nous organiser en commun. La concentration n’est pas un objectif en soi. Dans l’immédiat, il n’y aura aucune concentration ou transfert d’activité. Nous continuerons à fonctionner comme avant»

Unanimité

Une convention constitutive a été rédigée pour encadrer le GHT aveyronnais, validée par l’ensemble des conseils de surveillance des établissements concernés. De leur côté, toutes les commissions médicales ont elles aussi validé la convention... sans pour autant faire preuve d’un «enthousiasme délirant», reconnaît Frédéric Bonnet. Envoyée jeudi 30juin à l’ARS (Agence régionale de santé), la convention formalise la première étape de la mise en place des GHT.

À la fin de l’année (avant le 31décembre précisément), nouvelle étape: il sera question de décider du projet médical partagé par filière de soin. «Nous nous pencherons de façon plus précise sur ce que nous ferons pour la chirurgie, la maternité, la pneumologie...». La mise en place définitive est attendue pour 2021. «On ne peut pas dire à l’avance si c’est une bonne chose ou non. C’est en tout cas l’une des formes les plus structurantes que j’aies connues. Nous sommes désormais obligés de travailler ensemble. Jusqu’à présent, il n’y avait que des incitations. C’est une bonne chose de travailler ensemble», conclut le directeur du site ruthénois. 

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