Un début de saison difficile en Aveyron

  • Conques, son abbatiale et ses chemins de Saint-Jacques, restent toujours une valeur sûre pour le tourisme estival en Aveyron. Et ce n’est pas prêt de changer.
    Conques, son abbatiale et ses chemins de Saint-Jacques, restent toujours une valeur sûre pour le tourisme estival en Aveyron. Et ce n’est pas prêt de changer. José A. Torres
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Christophe Cathala

L'Aveyron veut surmonter un contexte général morose qui a plombé le début de saison. Ce mois d’ août se jugera... À la dernière minute.

Il y a eu la psychose d’une pénurie d’essence en juin, les mouvements sociaux autour de la loi El Khomri, l’Euro de football qui a retardé les départs au même titre que la date des congés scolaires, une météo très moyenne en début de saison... Il y a toujours la peur tenace des attentats terroristes et leurs conséquences. De quoi refroidir les ardeurs d’une clientèle gênée par le calendrier et, - chez les étrangers notamment - peu encline à prendre des risques, réels ou supposés. L’Aveyron ne fait pas exception à la règle : « Ce ne sera pas un grand millésime de toute façon », relève Jean-François Gavalda, directeur du Comité départemental du tourisme (CDT). Et de prévenir : « Nous attendons d’avoir les chiffres du mois de juillet pour y voir plus clair, d’autant que depuis quelques jours, on ressent un vrai frémissement en matière d’afflux d’estivants... De quoi rester optimiste quoi qu’il en soit ». Mais il ne faut pas se rater, juillet et août représentant 55 % du chiffre d’affaires annuel des professionnels du tourisme, l’arrière-saison assurant, avec les seniors notamment, le restant des revenus.

Des Français en moins

« Mais au-delà du contexte national ou météorologique, il est vrai que les dix premiers jours de juillet sont, chaque année, les plus difficiles, constate Jean-François Gavalda. En revanche, la dernière semaine d’août est meilleure depuis plusieurs années. Cela dit, à la mi-juillet, nous n’étions pas en avance sur les réservations d’août. Et une tendance très marquée cette année peut venir nous inquiéter : seulement 58 % des Français ont l’intention de partir en vacances. Or, les Français représentent 90 % de la clientèle touristique aveyronnaise ».

Modes de consommation

Un contexte de crise économique souligné par un phénomène de plus en plus régulier : l’évolution des modes de consommation vers toujours plus d’exigence. « La recherche du plus bas prix pour des prestations toujours plus élevées impacte les professionnels, avance le directeur du tourisme aveyronnais. Certes, la clientèle la plus agressive n’est pas en Aveyron, mais il faut rester vigilant ». S’y ajoutent les flux de réservations de dernière minute, difficiles à gérer. « C’est une constante de fond, mais elle peut nous permettre de rester optimistes pour terminer la saison mieux que ce qu’elle a commencé ». Pas de catastrophisme en vue, donc, d’autant que l’Aveyron reste dans l’esprit de la plupart des visiteurs une destination plus paisible que les grands sites nationaux et que le CDT poursuit depuis des années une politique dynamique qui porte peu à peu ses fruits. « On n’est pas une destination de mode, on est sur des valeurs qui donnent leurs effets progressivement», rappelle Jean-François Gavalda, confiant sur le long terme « pour que l’Aveyron devienne une vraie destination de tourisme. Déjà, nous avons de très bons retours concernant l’Aveyron sur les réseaux sociaux. C’est ce que l’on appelle une bonne inertie... »

Les professionnels sondés par le CDT

À chaque étape de la saison, le Comité départemental du tourisme s’appuie sur l’ensemble des professionnels du secteur en Aveyron pour établir ses statistiques. 2 000 à 2 500 questionnaires leur ont été envoyés il y a quelques jours pour connaître leur ressenti sur le début de la période estivale. Les réponses seront traitées avant le 10 août. « À partir de ce questionnaire, on bâtit une tendance fiable », assure Jean-François Gavalda qui reçoit en moyenne quelque 600 réponses à ces « sondages ».

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