Espalion. Une plaque souvenir au nom de Pierre Dujols

  • Une photo de Pierre Dujols en 1975, avec son éternelle pipe. Un visage familier des anciens.
    Une photo de Pierre Dujols en 1975, avec son éternelle pipe. Un visage familier des anciens. DR
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Centre Presse Aveyron

Jeudi 18 août, la mairie procédera au dévoilement de la plaque de la promenade Pierre-Dujols, en présence de la famille.

Ingénieur diplômé de l’École de physique et chimie industrielles de Paris, Pierre Dujols est né à Espalion le 16 mars 1922 rue de la Grave, et décédé prématurément le 6 janvier 1979 à Paris. La ville d’Espalion va honorer sa mémoire en donnant son nom à une voie qui borde sa maison natale, sur la rive droite du Lot, et correspond à la Grave, en englobant la courte voie entre les 12 et 14 rue de la Grave.

Grand industriel, il a fondé et dirigé jusqu’à son décès la Sodern, entreprise de pointe dans le secteur nucléaire, au premier plan international dans les domaines de l’aéronautique, de l’espace et de la défense. Elle fait partie du groupe Airbus. Pierre Dujols a également été à la tête de la Société l’Air-Liquide-Philips.

Inventeur reconnu

Il compte à son actif de nombreux brevets. Inventif, sportif, adepte de plongée, à 16 ans, il avait déjà perfectionné les matériels existants pour renforcer la durée d’autonomie sous l’eau. Ce qui lui permit d’explorer longuement les fonds du Lot, et de porter secours à des baigneurs imprudents.

Combattant FFI

Étudiant à Paris pendant la guerre, il mit à profit les cours du soir du Conservatoire des arts et métiers pour fabriquer différents matériels de radio, des engins de sabotage et surtout une imprimerie de faux papiers, lui permettant d’aider des résistants et réfractaires au STO. Dénoncé, il entra dans la clandestinité sous le nom de Pierre Delmas. Ces activités ne l’empêchaient pas de franchir régulièrement en vélo la ligne de démarcation pour rendre visite à sa famille à Espalion.

Combattant des Forces françaises de l’intérieur, il sort de la clandestinité en août 1944 pour participer activement à la libération de Paris et prendre, à la tête d’une petite équipe, un important dépôt allemand de matériel et de vivres. Démineur-chef de 1945 à 1950, il participe à des activités opérationnelles de déminage, et de recherche-développement. Il met au point un procédé de détection à grande profondeur, qui contribuera à rétablir la sécurité des zones minées. Il rentre ensuite dans les laboratoires de recherche de la compagnie Philips, pour laquelle il développe les activités de physique nucléaire et crée la Sodern.

Militant espalionnais

Il passe ses vacances en famille, participant aux activités de l’Amicale des enfants d’Espalion à Paris dont il fut secrétaire général. Il rêvait de passer sa retraite à Espalion, mais fut emporté par la maladie à 56 ans. Sa femme Suzanne restera fidèle à la rue de la Grave jusqu’à son décès en 2012, et leurs enfants, Jean-Pierre et Dominique, et leurs petits-enfants y sont toujours présents à la belle saison.

Généreux et simple

Ceux qui ont connu «Pierrot» se souviennent d’un homme généreux et jovial, dont la belle carrière n’avait en rien entamé la simplicité. Il aimait par-dessus tout les retrouvailles entre amis autour des tripous du dimanche matin, et les plaisirs familiaux qui l’amenaient à organiser les parties de pêche ou la baignade au roc de l’Arche. Sa silhouette puissante et élégante, son éternelle pipe, son visage souriant sont restés dans la mémoire des anciens.

Donations

Pierre Dujols a laissé un très important fonds d’archives et d’objets liés à ses activités de plongée, son action clandestine ou ses travaux dans le cadre du déminage. Son matériel de plongée ira au Musée du scaphandre d’Espalion, son atelier de faux papiers sera exposé au Musée de l’Armée aux Invalides, et un fonds Pierre Dujols doit être créé aux Archives nationales.

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