Saoul et sans permis, en récidive : six mois de prison

«Vous expliquez que votre permis est indispensable pour faire les marchés, en même temps vous ne le repassez pas et pour couronner le tout, vous prenez le volant après avoir bu».

Ce mercredi après-midi, le président Goumont n’a pas caché un certain embarras au moment de se pencher sur le cas de ce prévenu, interpellé samedi à Rodez, avec un taux de 0,8 g d’alcool dans le sang. « À part la prison, l’enquêteur social se demande ce qu’il faut faire... », glisse le président, en référence aux multiples mentions sur son casier liées à ces mêmes problèmes d’alcool au volant.

Dans le box des prévenus, visage et tenue impeccables, ce trentenaire reconnu handicapé à 80%, propose au président de lui lire ce qu’il a écrit sur un petit bout de papier. Il y évoque sa dépression, la charge de travail dans son exploitation, l’alcool duquel il essaye de sortir, après une hospitalisation en juillet et une période de sevrage...

Le procureur Delépérié, lui, comme les enquêteurs sociaux, ne voient d’autres alternatives à la prison ferme. «Il faut voir le danger qu’il constitue pour les autres» lance-t-il. Et de requérir six mois de prison ferme, avec révocation des sursis probatoires et le maintien en détention.

L’avocate du prévenu, Salimata Diagne, a souligné les efforts de son client pour créer et faire vivre son entreprise. «Il a fait une erreur mais est-ce que cela mérite de ruiner son activité professionnelle?» a-t-elle interrogé, plaidant pour la contrainte pénale.

Les juges ont finalement condamné le prévenu à trois mois de prison ferme et révoqué trois mois de sursis. Ils ont également prononcé son maintien en détention.