Charlène Gayrard : «Promouvoir la place des femmes dans les sciences»

  • Charlène Gayrad fait partie de ces 30 % de chercheurs qui sont des chercheuses.
    Charlène Gayrad fait partie de ces 30 % de chercheurs qui sont des chercheuses. CP
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Centre Presse Aveyron

Agée de 26 ans, la Ruthénoise fait partie des 30 femmes qui seront récompensées aujourd’hui à Paris par la bourse L’Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science ». Ses travaux sur les dérèglements moléculaires sont très prometteurs en terme de diagnostic et de thérapie des cancers

Pétillante, Charlène Gayrad fait partie de ces 30 % de chercheurs qui sont des chercheuses. Née à Rodez il y a 26 ans, scolarisée au collège Saint-Joseph puis au lycée François-d’Estaing, elle vivra aujourd’hui l’un des grands moments de sa jeune carrière en recevant la bourse L’Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science ».

Au même titre que 1 000 autres candidates, elle a postulé et la portée de ses travaux sur la mécanotransduction (la façon dont les cellules s’adaptent à différentes contraintes) a séduit le jury. Aujourd’hui à 14 heures, elle sera à l’Institut Pasteur pour recevoir sa bourse d’un montant de 15 000 € des mains du directeur de l’Académie des Sciences. Mais avant cela, elle prendra la parole pour présenter ses travaux au grand public.

« Ce soutien nous permettra d’avancer avec encore plus de détermination », explique la jeune femme. Les 15 000 € me serviront à aller participer à un colloque à San Francisco pour discuter de mon projet, mais aussi à vulgariser notre métier, amener des gens vers la science et promouvoir la place des femmes dans les sciences », affirme Charlène Gayrard. « Un environnement éducatif riche » dans l’Aveyron Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis le temps de sa scolarité à Rodez, dont elle garde un souvenir très positif. 

 Processus de mécanotransduction

« Au lycée, j’avais droit à des horaires aménagés pour pratiquer la natation. Les enseignants m’ont toujours poussée. Dans l’Aveyron, on a un environnement éducatif riche, c’est une chance ». Son bac en poche, Charlène Gayrard part étudier à Toulouse en prépa PCSI (Physique chimie science de l’ingénieur) avant d’intégrer une école d’ingénieur en physique-chimie. « Ensuite je suis allée faire un stage de six mois au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), je m’y suis sentie utile et j’ai décidé de continuer en bio-physique ». Depuis trois ans, elle est doctorante et travaille sur une thèse qu’elle défendra en septembre 2017.

En parallèle, elle enseigne aussi en licence au Centre de recherche interdisciplinaire de Paris... tout en poursuivant ses recherches à son laboratoire de l’Institut Jacques-Monod, au CNRS et à l’université Paris Diderot. Il y est question des contraintes mécaniques ou environnementales que subissent nos cellules et de la réponse que ces dernières y apportent. Pionnière en la matière, son approche consiste à insérer un ressort nanoscopique au sein des molécules impliquées dans ce processus de « mécanotransduction ».

La compréhension du fonctionnement de ces molécules pourrait un jour être à la base de nouvelles méthodes de diagnostic ou de thérapie des cancers. « Partie par nécessité » Des journées bien remplies qui ne l’empêchent pas de penser à cet Aveyron qui l’a vue grandir et où elle retourne « le plus souvent possible » voir sa famille. Trois journées de rencontre avec des lycéens et collégiens sont prévues dans le cadre du travail de sensibilisation à la science induit par la bourse. « J’espère en faire une à Rodez... Je suis partie à Paris par nécessité, pour mes études, mais je ne suis pas sûre d’y rester ». 

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