Quand le diesel ralentit, les hybrides accélèrent en Aveyron

  • En Aveyron comme en France, le modèle le plus vendu est la Yaris, avec 70% de motorisations hybrides.
    En Aveyron comme en France, le modèle le plus vendu est la Yaris, avec 70% de motorisations hybrides. José A. Torres
Publié le
Joël Born

À Rodez et en Aveyron, comme dans le reste du pays, les ventes de véhicules diesel se tassent. Pendant que les voitures hybrides et électriques gagnent significativement du terrain.

C’est une évidence. Les ventes de véhicules diesel se tassent et le département de l’Aveyron n’échappe pas à cette tendance, qui affecte l’ensemble du pays. Amorcé depuis quelque temps déjà, ce phénomène s’est passablement accentué depuis l’affaire Volkswagen dite du «dieselgate». Et pendant que le diesel subit un coup de pompe, les véhicules hybrides (à propulsion thermique et électrique) et 100% électriques gagnent inlassablement, progressivement mais très sûrement, du terrain. Y compris en Aveyron, comme ont pu nous le confirmer les concessionnaires que nous avons interrogés.

  • Volkswagen : le diesel n’intéresse plus que les « gros rouleurs »

Le responsable de la concession Volkswagen Rodez Automobile Service 12, Pierre Boutary constate une évolution des baisses des ventes de véhicules diesel depuis deux bonnes années. Surtout pour les petites voitures. « Pour les Polo, on vend aujourd’hui 80 % d’essence. Pour les Golf, c’est du 50/50. Au global, ça s’équilibre, alors qu’avant le diesel était majoritaire. Même les automobilistes qui font 20 000 km se tournent vers les véhicules essence, qui consomment moins. Le diesel n’intéresse plus que les gros rouleurs. » Et le concessionnaire de la zone de Bel-Air de confirmer que le constructeur allemand s’est nettement repositionné, en engageant de nombreux projets pour des véhicules hybrides et électriques. En Aveyron, « ça commence avec des produits nouveaux comme les Golf ou Passat hybrides. » Volkswagen vient également de lancer sa E-Up électrique. Mais le département se heurte encore à une offre de bornes de recharge très limitée. 

  • Renault : ça roule de mieux en mieux pour la Zoe

Jean Fabre, le patron de la concession Renault évoque, lui aussi, une « chute des ventes de véhicules diesel, notamment pour les petits modèles urbains. Cela est moins vrai pour les gros véhicules, même si certains commencent à s’interroger. Les gros rouleurs restent diesel. » Une baisse de l’ordre de 15 à 20 %.

« Chez Renault, la Twingo n’est plus en diesel, mais cela ne freine pas les ventes. Pour les Clio, on constate aussi une augmentation des modèles essence. Chez Ford, le marché a complètement basculé en essence pour les petites voitures. » Dans le même temps, tant chez Renault, avec la Zoe ou le Kangoo utilitaire, que chez Nissan, avec la Leaf, Jean Fabre relève « une grosse progression des véhicules électriques. »

À Rodez, une cinquantaine de Zoe (une centaine à l’échelle du groupe) ainsi qu’une quinzaine de Leaf sont vendues dans l’année. Et pour Jean Fabre, qui rappelle que « l’Aveyron était au-dessus de la moyenne nationale pour le diesel malgré des roulages faibles », ce n’est qu’un début. « Avec l’augmentation de l’autonomie de la Zoe, qui va passer à 300 km, la peur de tomber en panne va disparaître. Il faut bien sûr implanter de nouvelles bornes de recharge. »

  • Citroën : les nouveaux moteurs essence consomment moins

Chef des ventes de véhicules neufs chez Citroën Rodez C12 Automobile, Eric Boissonnade dresse un constat sensiblement identique. « On vend toujours autant de voitures mais les proportions s’inversent. Avant, c’était plutôt du 80/20 en faveur du diesel. Aujourd’hui, c’est plutôt du 60/40. Quelques gros modèles sont également vendus en essence. Les nouveaux moteurs trois cylindres turbo compressés ne consomment pas plus que le diesel et sont moins chers de 2 000 à 3 000 euros. » Pour les hybrides, et malgré le « coup de pub présidentiel » pour la DS5, « cela reste encore à la marge. » 

  • Toyota : les véhicules hybrides ont pris une longueur d’avance

Chez Toyota, cela fait plusieurs années que « le diesel s’essouffle et que l’hybride progresse. » Le concessionnaire ruthénois Jérôme Higonenc confirme. « En France, un véhicule Toyota sur deux est hybride. En Aveyron, nous sommes à peu près sur cette tendance, ce qui représente environ 150 véhicules chaque année. » Le modèle le plus vendu est la Yaris, avec 70% de motorisations hybrides. Et le constructeur japonais prévoit de renverser complètement le marché dès l’an prochain, avec un objectif de 60%de véhicules hybrides.

« L’hybride est au prix d’achat d’un diesel, avec une boîte automatique en plus. Et outre le fait de réduire la consommation, on réduit aussi les coûts d’entretien », argumente Jérôme Higonenc. Ce dernier n’est absolument pas surpris par les prévisions du cabinet d’étude AlixPartners, récemment publiées par Les Échos, selon lequel, en 2030, à peine 9% des ventes se feront en motorisation diesel sur le Vieux continent. « Ce sont des technologies qui vont considérablement évoluer. C’est l’avenir. Ca fait dix ans que Toyota le dit. » 

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