Rugby : Rodez, la force d’un caractère

  • En deuxième période, une marée « sang et or » s’est abattue sur un Blagnac totalement impuissant.
    En deuxième période, une marée « sang et or » s’est abattue sur un Blagnac totalement impuissant. Jean-Louis Bories
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Mathieu Roualdés

Menés 20-7 à une demi-heure de la fin, les Ruthénois ont renversé la vapeur pour s’imposer face à Blagnac (24-20) dans un incroyable final. Paul-Lignon a apprécié. 

Cette équipe de Rodez n’en finit pas de nous surprendre. On savait déjà qu’elle était capable de déjouer tous les pronostics, de renverser des montagnes. Mais hier, elle a ajouté une corde à son arc : revenir de nulle part, du diable Vauvert comme dirait l’autre. Blagnac l’a appris à ses dépens. Malheureusement pour lui. Car longtemps, il a pensé tenir son succès à Paul-Lignon, trois semaines après avoir fait tomber Valence-d’Agen.

Comme attendu, les hommes de Christophe Deylaud n’ont pas impressionné. Mais ils ont été propres, efficaces, organisés. Petit à petit, ils ont fait grimper le score. Jusqu’à compter 13 unités d’avance alors qu’il ne restait plus qu’une demi-heure de jeu. L’heure du réveil pour Rodez.

Réveil tonitruant

Théron montre la voie Le train « sang et or », avec ses avants comme chauffeurs de luxe, a alors tout emporté sur son passage. Au grand bonheur d’un Paul-Lignon jusque-là frustré. Mais qui a, plus que jamais, joué son rôle de 16e homme. Ou plutôt de 15e car avant la pause, Vincent Favre-Trosson avait vu rouge lors d’une « belle » générale au centre de la pelouse.

Les anciens diront que cet échange de « mornifles » a certainement eu le mérite de réveiller l’orgueil, la fierté des Aveyronnais. Ils n’auront peut-être pas tort. Car les Ruthénois n’étaient pas tout à fait les mêmes en seconde période. A l’image d’un Dimitri Théron, plus que jamais révolté. Le talonneur a d’abord conclu avec rage un ballon porté bien mené (49e). Puis il a laissé espérer les siens en signant un doublé moins de vingt minutes plus tard.

Cela faisait déjà un bon bout de temps que Blagnac prenait l’eau. Sa défense, jusque-là impeccable, commençait alors à s’effriter. Jusqu’à craquer sur une énième percée, œuvre de Traïan Pllotschi (73e). L’entraîneur ruthénois a souvent pour habitude de dire que le rugby est simple, qu’il faut marquer son adversaire physiquement. Et psychologiquement. Rodez l’a appliqué à la lettre dans cette dernière demi-heure de folie. Avec un brin de réussite, il aurait même pu s’offrir le bonus offensif avec un dernier essai... Mais personne ne fera la fine bouche ce matin. Car que c’était mal embarqué !

Rugby : Rodez, la force d’un caractère
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LES REACTIONS

Arnaud Vercruysse, entraîneur de Rodez

On a eu le déclic à la pause, il y a eu un discours fort et les joueurs l’ont entendu. Je leur ai dit qu’on allait gagner. Et tout ce qui n’allait pas : pas de plaquages, les erreurs individuelles, etc. Après, ce n’était même plus une question de victoire sur le plan comptable mais surtout une question de fierté.

Jean-François Viars, entraîneur de Rodez

Cette équipe a un vrai caractère et elle l’a prouvée aujourd’hui en inversant la tendance alors que nous étions menés 20-7... On revient de très, très loin et je suis fier car tous les joueurs ont apporté quelque chose. C’est une victoire de tout le groupe, collective. Mais attention car il ne faudra pas tout le temps se mettre en danger comme cela.

Alexandre De Barros, trois-quart centre de Rodez

On a réfléchi sur le terrain et on s’est dit qu’on n’avait pas le droit de continuer comme ça, que notre victoire à Tulle avait un sens et que notre objectif de ne pas perdre à la maison n’était pas du vent non plus. La prise de conscience de tous a été bénéfique et on retiendra cela. Je félicite vraiment les « gros » car dominer comme cela en mêlée, c’est un régal... Que dire des remplaçants également ? Le groupe a été génial, il l’est depuis longtemps. Et on va vraiment savourer.

Christophe Deylaud, entraîneur de Blagnac

Il n’y a rien à dire, Rodez a été chercher son succès et on n’a pas vu le jour dans la dernière demi-heure. C’est une déception car on avait le match en mains. Mais on a fait le jeu idéal pour Rodez. En leur laissant le ballon, ils ont imposé leur masse physique, l’arbitre ne nous a pas aidés et on a pris l’eau en mêlée.. On s’y attendait, on ne se prend pas pour d’autres malgré notre bon début de saison.

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