Aveyron : les champignons, grands absents de ce début d’automne

Les spécialistes ont des explications parfois divergentes mais dressent tous le même constat: les champignons se font rares en cette période où ils devraient normalement être légion. Le terrain de chasse de Jean-Edouard, 55 ans, se situe dans la vallée du Lot. Il a coutume d’y ramasser, sous les châtaigniers, des girolles et des trompettes de la mort.

"Là, il n’y a pas grand-chose, du moins pas autant que d’habitude. Le week-end dernier, j’en ai ramassé une poche alors qu’en temps normal je peux remplir trois à quatre sacs-poubelles", se désole le quinquagénaire. Même son de cloche du côté de Ludovic, qui a lui ses habitudes sur le Ségala, entre Sauveterre et Naucelle: "J’ai fait deux cèpes alors que l’année dernière à la même époque j’en avais... deux kilos! La situation est la même dans les Pyrénées apparemment".

Dans le secteur de Rodelle, "on trouve de tout, mais peu", affirme Laurent. Cet adepte des champignons incontournables comme les cèpes, girolles et trompettes de la mort se hasarde aussi à chercher des espèces moins courues comme les pieds bleus, têtes de moine, langue de bœuf ou petits gris. Les spécialistes, passé le temps de la déception, livrent leurs explications: "Pas assez humide" pour Jean-Edouard, qui estime préjudiciable le fait que l’on soit "en retard d’une lune".

Ludovic regrette, lui, le "taux d’humidité trop faible" et "le manque de pluie et de chaleur". Pour Laurent, c’est "l’arrière-saison trop sèche" qui est en cause. Tous misent désormais sur les prochaines semaines, qui verront enfin les feuilles tomber des arbres, ce qui devrait leur permettre de remplir leurs paniers aujourd’hui désespérément vides.