Sida. A Rodez aussi, la campagne de sensibilisation fait débat

  • Comme à Rodez, la campagne de prévention du sida montrant des homosexuels suscite la polémique.
    Comme à Rodez, la campagne de prévention du sida montrant des homosexuels suscite la polémique. CP
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Plusieurs municipalités de droite ont décidé de faire retirer les affiches d'une campagne de prévention du sida. A Rodez, les élus d'opposition demandent l'intervention du préfet. 

La campagne de prévention, lancée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, montre des couples d'hommes avec des messages tels que "Aimer, s'éclater, s'oublier. Les situations varient. Les modes de protection aussi". Une dizaine de villes sur les 130 où la campagne est diffusée ont écrit à JC Decaux qui assure l'affichage public pour demander le retrait des affiches, a indiqué une source proche de la société. 

Après avoir été alerté au cours du week-end par des parents inquiets, le maire d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Bruno Beschizza (LR), a ainsi demandé le retrait de ces affichages et pris un arrêté en ce sens. A Rodez, les élus d'opposition demandent au préfet d'intervenir pour retirer une campagne d'affichage au message "contraire à la décence, puni par l’article R624-2 du code pénal." Idem à Angers où le maire LR a lui demandé de retirer les mêmes affiches placardées dans 70 emplacements de la ville depuis le 16 novembre.

"Censure de la campagne"

En réaction, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine a annoncé mardi sur Twitter "saisir la justice" administrative "après la censure par certains maires de la campagne de prévention du VIH". "30.000 personnes vivent avec le sida sans le savoir, il y a 7.000 nouveaux cas de sida chaque année (…) La prévention est nécessaire", a expliqué la ministre dans les couloirs de l'Assemblée nationale. "Attention à ne pas répondre par des considérations d'ordre moral d'un autre temps. Il y a quelques élus qui s'engagent sur ce terrain", même si "la grande majorité est sur une ligne de responsabilité", a-t-elle plaidé.

Un tweet qui ne va pas pour rassurer Nathalie Auguy-Perié, Régine Taussat, Joseph Donore ou Anne-Sophie Monestier-Charrié à Rodez : "Les slogans « Avec un amant, avec un ami, avec un inconnu » et « coup de foudre, coup d’essai, coup d’un soir » présentent le vagabondage sexuel comme un comportement pas plus risqué qu’une relation stable. Or c’est faux. Propager un tel message est donc dangereux et va à l’encontre du but affiché". Et de poursuivre : "de nombreuses affiches sont apposées à proximité des écoles et des collèges. Déjà des parents se sont vus demander par leurs enfants ce que c’est qu’« un coup d’un soir ». La protection de la santé des homosexuels doit-elle se faire au détriment de la préservation de l’innocence de nos enfants ?"

"L'homophobie tue!"

En réponse au maire d'Angers qui a justifié sa décision par la volonté de "protéger les enfants les plus jeunes des visuels et des messages" dont "le contenu et la forme (...) peuvent être ressentis comme provocants", le président du Centre lesbien, gay, bi et trans d'Angers, Bernard Moreau, a estimé que ce qui est visé dans cette décision "c'est le couple homosexuel". "Cette campagne est beaucoup moins suggestive que certaines campagnes publicitaires", a-t-il estimé. Pour Bernard Moreau, c'est le résultat de "l'influence de la Manif pour tous et de Sens commun", son émanation au sein des Républicains, dont viennent deux adjoints du maire d'Angers. Selon lui, "on entre dans une campagne électorale et certaines pressions se font sentir".

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