Bosch : «Faire du site de Rodez une vitrine technologique»

« Des inquiétudes, il y en a, mais il ne faut pas céder au catastrophisme. » En quelques mots, le message - plutôt rassurant - que le syndicat Sud souhaite faire passer. Après les récentes annonces de la direction, lors d’un CE extraordinaire convoqué d’urgence, sur les baisses de production d’ici la fin de l’année, et le report des investissements de 17 M€ initialement programmés en 2017, les représentants du syndicat majoritaire de l’unité aveyronnaise de Bosch ont tenu à exprimer leur point de vue sur la situation actuelle et l’avenir de la principale entreprise industrielle du département. Et si les délégués de Sud se disent prêts à assumer leurs responsabilités, ils demandent à la direction du site et aux élus locaux de prendre les leurs. Avec pour condition prioritaire de maintenir les 1 600 emplois de l’usine castonétoise. 

Pas d’effondrement des commandes

Cette fin d’année 2007 est marquée par une baisse des productions de buses et d’injecteurs. Selon le secrétaire adjoint du CE, Julien Rul, ce ralentissement n’est pas dû à une baisse de commandes, mais « en grande partie, à la diminution des stocks de Renault, qui rencontre également des problèmes techniques. »

Concernant le report des investissements (à l’été 2018 ?), le syndicat Sud se veut également mesuré, évoquant le flou et le manque de lisibilité qui entourent la stratégie des motoristes, confrontés aux incertitudes provoqués par les nouvelles normes et la «campagne de dieselbashing».

Et si Sud Métal relativise, en relevant que « ce retard profite à Bosch car les marges sont plus importantes avec l’injecteur CR 2.18 que pour le futur injecteur CR 2.20 », il prévient néanmoins le gouvernement sur les risques d’une « politique à la petite semaine dangereuse pour l’industrie. »

Nouvelles fabrications

Vendredi 2 décembre, la direction de Bosch Rodez annoncera le plan de fabrication pour l’année 2017. Parallèlement, dans le cadre de l’accord de compétitivité signé en 2013, un groupe de réflexion industrielle doit se mettre en place, dans les prochaines semaines, afin d’envisager l’apport éventuel de nouvelles fabrications.

« Si on y va, c’est pour maintenir l’emploi », prévient le syndicat Sud, qui se dit ouvert à toute proposition industrielle (y compris des fabrications pour d’autres divisions que la division diesel), à condition que les 1 600 emplois du site soient préservés. « On produit en grande quantité des pièces de grande qualité », résument les représentants de Sud, qui réclament la tenue d’une table ronde, réunissant les acteurs locaux, régionaux et nationaux, « prêts à se battre pour soutenir le fleuron de l’industrie aveyronnaise. »

«Notre usine est souvent mise en avant. On veut rester une vitrine technologique, montrer qu’il est possible de passer d’une énergie fossile à une autre énergie », insistent les porte-parole de Sud. Persuadés que l’usine de la zone de Cantaranne peut devenir « la vitrine française de l’évolution industrielle du secteur de l’automobile. »