RN 88 : encore deux ans de travaux pour contourner Baraqueville

À l’approche du giratoire des Molinières, les automobilistes qui filent vers Albi ou Toulouse ont un aperçu du futur tracé qu’ils emprunteront pour contourner la commune de Baraqueville, dont la traversée devient de plus en plus compliquée en raison de la densité du trafic.

Dans combien de temps ? Selon le calendrier officiel, le gigantesque chantier devrait être logiquement terminé d’ici fin 2018. Les délais seront-ils respectés ? Sur place, certains observateurs en doutent. À commencer par le vice-président du conseil départemental et président de la commission des finances, André At, qui suit le dossier de près.

"À l’époque, la préfète Cécile Pozzo di Borgo nous avait assuré que tout serait terminé en 2015", se souvient l’élu de Crespin. Or, en 2015, seule la première tranche reliant le viadur du Viaur à La Mothe, sur près de 14 kilomètres, fut mise en service durant l’été.

Huit ouvrages d’art

Les huit ouvrages d’art étant terminés, les travaux de terrassement généraux du contournement de Baraqueville (7 km) sont en cours et devraient se poursuivre durant une quinzaine de mois. La dernière tranche concernant la réalisation de la chaussée, les marquages au sol, la pose des glissières de sécurité et les aménagements paysagers nécessitera une année supplémentaire de travaux, pour une mise en service initialement programmée fin 2018. Les marchés pour la réalisation des terrassements, ouvrages d’art, chaussées et équipements entre Baraqueville et La Mothe (7 km) sont en cours d’attribution.

Les travaux démarreront au printemps 2017, après une période de préparation du chantier, les fouilles archéologiques et les déplacements de réseaux étant actuellement entrepris. André At doute que le calendrier, qui prévoit l’ouverture de l’ensemble du tracé de Rodez à La Mothe d’ici fin 2019, puisse être tenu. "Il aurait fallu que les chantiers reprennent au printemps et non pas à l’approche de la période hivernale et des intempéries", regrette-t-il, se refusant toutefois d’engager quelconque polémique. À ce propos, le président de la commission des finances départementales se félicite de la moblisation du préfet sur ce dossier.

Avant de nuancer subtilement : "Il fait le maximum, mais peut-être n’a-t-il pas la main à 100 % !". L’État à la traîne financièrement ? Confronté aux problèmes budgétaires que l’on sait, l’État traînerait-il des pieds financièrement ? "Initialement, on devait financer 23 % du coût global au fur et à mesure de la réalisation des travaux, mais l’État nous a demandé de faire des avances, constate André At. À ce jour, la Région a versé la quasi-totalité de sa part et le département de l’Aveyron sera à 35M€ en fin d’année. Nous avons toujours répondu favorablement. Si l’on ajoute les participations de la Région et du Département, on arrive à près de 85 M€ alors que l’État n’a payé que 40 M€."

Et le vice-président départemental de conclure : "On participe à un tracé global. La Région a déjà versé toute sa part, le Département en a donné une bonne partie. Il n’est pas question de payer la totalité tant que toutes les tranches ne seront pas démarrées. Nous n’avons pas envie qu’il y ait une dent creuse..."

225 M€ pour un tracé de 28 kilomètres

Mon cher bitume ! La mise à deux fois deux voies de la RN 88 pour la partie aveyronnaise comprise entre le viaduc du Viaur et Rodez représente un investissement global de 225 millions d’euros, pour un linéaire total de 28 kilomètres, soit un coût de 8 M€ au kilomètre. Maître d’œuvre de l’opération, l’État abonde à hauteur de 121,8 M€, la contribution financière de la Région étant de 53,6 M€, celle du Département de 49,7 M€.

Ce vaste chantier est divisé en trois tranches distinctes. La première reliant le viaduc du Viaur à La Mothe, sur un linéaire de 13,7 km, a été inaugurée à l’été 2015. L’autre portion de La Mothe à Rodez (14,3 km) est divisée en deux tronçons de 7 km : le premier, en cours de travaux pour un montant de 44 M€, s’étend du giratoire de Baraqueville à celui des Molinières, aux portes de Rodez ; le deuxième, du giratoire de Baraqueville à La Mothe sera réalisé dans la foulée, les travaux devant débuter au printemps 2017, pour un montant de l’ordre de 49 M€.