« Nous avons une mission d’éducation populaire »

  • Monique Fréjaville rappelle qu’une entité comme les Espaces culturels repose à 95 % sur le bénévolat.
    Monique Fréjaville rappelle qu’une entité comme les Espaces culturels repose à 95 % sur le bénévolat. DR
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Centre Presse Aveyron

Culture. Phare culturel de la ville en matière de diffusion théâtrale, les Espaces culturels villefranchois balisent le terrain local de spectacles de qualité, tout en ayant à cœur d’innover.

Monique Fréjaville, coprésidente chargée plus particulièrement de la programmation de la saison, évoque ce lieu culturel.

Pouvez-vous faire un retour sur la saison passée ?

Nous pouvons affirmer que nous sommes très satisfaits tant sur le plan de la fréquentation que des retombées et de la qualité des spectacles. Par contre, nous nous confrontons à un petit déficit de 7 000 € qui n’est pas catastrophique car il s’explique simplement. Il est lié à une hausse des frais de fonctionnement, en raison de la présence cette année de trois salariées qui se sont succédé en raison de la grossesse de l’une d’elles. Mais chaque fois que nous embauchons quelqu’un sous un contrat à durée déterminée, nous devons nous acquitter de la prime de précarité qui augmente les charges. À cela s’ajoute une baisse de l’aide de la région que nous n’avions pas intégrée dans notre budget prévisionnel. Sans oublier les frais de chauffage pour le théâtre.

On sent que ces hausses de charges pénalisent la diffusion culturelle ?

Je pense que ce sont autant d’éléments perturbants. Prenons le coût du théâtre pour un spectacle scolaire, il est de 300 € plus les frais de chauffage. Or, nous ne pouvons pas mettre plus de 150 enfants de maternelles pour qu’ils puissent assister au spectacle dans les meilleures conditions possibles. Par exemple, pour celui du 4 janvier, nous savons que pour quatre spectacles, le budget artistique est de 2 000 €, alors que pour le théâtre il oscillera autour de 1 600 €. Le décalage est trop important, et je ne sais pas si on pourra continuer comme cela. L’an dernier, nous avions 7 000 € de frais de théâtre, pour cet exercice, nous allons passer à 11 000 €. Et nous avons toujours l’interrogation quant au coût des techniciens, qui représenterait une charge supplémentaire si cela se confirmait. Nous sommes des bénévoles, et ce n’est pas toujours simple de vouloir mener à bien une programmation du niveau de la nôtre avec la régularité dans la programmation.

Justement, en matière de fréquentation, on sent que la saison 2016-2017 sera sur d’excellents rails ?

Soyons clairs, notre mission d’éducation populaire est d’amener le plus de jeunes possible au théâtre. Et c’est ce qui se passe. On l’a vu par exemple avec « J’kiffe Antigone » de Ladji Diallo et surtout grâce aux ateliers appuyés par Aveyron culture qui ont suivi. Les échanges furent forts entre l’artiste et les jeunes. Cette démarche, nous la poursuivons avec les actions théâtre au collège autour de la thématique « Résister aux écrans », ou encore avec la danse. Cette saison, nous avons atteint des pics de fréquentation avec le spectacle « Le Boléro ». Et je mise beaucoup sur la thématique « Résister » qui va arriver autour de la lutte contre les discriminations.

Lors de vos interventions, vous insistez toujours sur les partenariats, pourquoi ?

Je crois que plus nous élargissons l’assise de notre public, mieux c’est. On l’a vu lors de la saison dernière, et cela se confirme depuis le début de celle-ci. Autre chose, on parle toujours des indispensables financeurs institutionnels, mais je tiens à saluer l’aide importante apportée par de nombreux sponsors et mécènes. Globalement, cette aide représente environ 12 % de notre budget total.

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