Drame au marché de Laissac : le propriétaire de la vache condamné

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    Drame au marché de Laissac : le propriétaire de la vache condamné
Publié le , mis à jour
Philippe Routhe

Le 15 juillet 2015, un visiteur du marché de Laissac était tué par une vache. Le propriétaire de celle-ci comparaissait mercredi au tribunal de Rodez.

Le tribunal correctionnel de Rodez s’est penché sur le fonctionnement du marché de Laissac, ce mercredi après-midi. L’un des plus importants marchés aux bovins de France qui, le 15 juillet 2015, était secoué par un véritable drame. Dans les allées, un visiteur était tué par une vache. Jean-Marie Bélières, lui aussi éleveur, y a en effet perdu la vie. Alors qu’il était venu observer le comportement du marché, comme il aimait à le faire régulièrement, une vache a quitté son box, affolée, pour regagner le camion de celui qui venait de l’acheter.

Et cela, alors que ce n’était pas l’heure autorisée pour les bêtes d’aller dans les camions selon le règlement du marché. Surprises, nombre de personnes ont réussi à se mettre à l’abri. Mais pas Jean-Marie Bélière qui, l’autopsie le confirmera, a reçu un coup fatal au niveau du foie. Entraînant son décès durant son transport à l’hôpital de Rodez.

À la barre, le propriétaire de la vache a expliqué qu’il avait été pressé par l’acheteur d’amener sa bête au camion, ce dernier étant désireux de partir rapidement vers l’abattoir de Marvejols.

Ne respectant pas donc le règlement. "Mais c’est assez courant de déplacer les bêtes avant l’heure autorisée semble-t-il", faisait remarquer le président Goumont. "Ce qui n’est pas sans poser de problèmes, lançait le procureur Wolff. Il faudra quand même poser la question des responsabilités des décideurs de ce marché".

Requalifiant les faits en homicide involontaire simple et retenant la négligence plus que la violation délibérée du règlement, le procureur requerrait un mois de prison avec sursis. "La peine requise ne pouvant de toute manière être à la hauteur de la souffrance de la famille de la victime."

Le tribunal a finalement condamné le propriétaire de la vache à trois mois de prison avec sursis, et a reçu les demandes des parties civiles. À savoir, le dédommagement des familles par le prévenu, solidairement avec son assurance, à hauteur de 35 000 euros pour l’épouse de la victime et 25 000 euros pour chacun des deux enfants. Ainsi que 18 000 euros au titre de la souffrance et de la perte de chance de survie. Une audience sur les intérêts civils étant programmée ce jour.

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