La Ruthénoise Odette Herzog, rescapée d’Auschwitz, est décédée

Odette Herzog-Rosenfeld a disparu, le 11 janvier, à l’âge de 99 ans. Ses obsèques seront célébrées lundi 16 janvier, en l’église Saint-Amans à Rodez, à 14 h 30. Née Rosenfeld le 17 décembre 1917 à Rodez, Odette Herzog est issue d’une famille d’horloger-bijoutier qui tenait une petite boutique place du Bourg. Jeanne et Philippe Rosenfeld, ses parents reçoivent la nationalité Française en 1926. Ils sont arrivés en France en 1913 et se retrouvent quelques mois plus tard à Rodez, originaires d’un empire Austro-Hongrois alors en pleine déliquescence.

D’origine juive les parents d’Odette, par protection sans doute, l’avaient faits baptiser catholique à sa naissance, ainsi que ses frères. Odette Rosenfeld se marie en février 1942 et devient Mme Herzog.

Le 22 avril 1944, dans un Rodez occupé par les troupes allemandes, Odette Herzog se retrouve piégée lors d’une rafle où 37 autres hommes, femmes et enfants sont arrêtés par la Gestapo.

Avec ses compagnons d’infortune, elle reste plus de quinze jours enfermée à la prison de Burloup, à Rodez. Tous transférés au camp de Drancy, ils seront déportés vers les camps d’extermination en Pologne et dans les pays Baltes.

Odette Herzog est finalement déportée à Auschwitz par le convoi n° 74 du 20 mai 1944 et reviendra par chance de l’innommable, ainsi qu’Huguette Zirlis, Janine Blum et Suzanne Waligora (survivantes aussi, mais disparues récemment). Odette, veuve depuis 2003, vivait pour moitié à Rodez et son cher Aubrac l’été, et à Nice en hiver.

"Je garde le souvenir d’une femme de conviction au regard perdu mais dont les éclats de rire resteront figés dans ma mémoire", glisse Simon Massbaum. "À son fils Jean-François à toute sa famille, à tous ses amis et proches j’adresse au nom de l’Association pour la Mémoire des Déportés Juifs de l’Aveyron mes plus sincères et profondes condoléances", poursuit-il.