Vaquerin : dur, dur de tenir la mêlée

La décision n’est pas encore totalement définitive. Mais on s’en approche de plus en plus. Lors de l’assemblée générale du Vaquerin, vendredi soir à Saint-Affrique, le club des supporters du SOM rugby a annoncé sa volonté de se retirer de l’organisation du challenge. En cause, les pertes récurrentes qu’enregistre le club depuis plusieurs années.

« La situation n’est plus tenable, nous sommes en déficit depuis deux ans, a expliqué jeudi Alain Alibert, le président du club des supporters du SOM. Il faut savoir que chaque club qui reçoit les matchs, avant même le début du tournoi, doit donner 3 500 € au challenge. Une somme qui correspond à l’achat des repas aux joueurs (200 couverts) et aux partenaires (150 couverts). »

« Je ne peux plus demander à mes bénévoles de travailler à perte »

Les clubs ne touchent ensuite que la recette de la buvette. «On ne prend rien sur les entrées, reprend Alain Alibert. On doit vendre nos fûts de bière et nos sandwichs. Il faudrait que l’on vende 27 fûts pour rentrer dans nos frais. Hors à Millau, où les équipes vedettes viennent de moins en moins, on vend entre 15 et 20 fûts, grand maximum. On travaille, mais on perd de l’argent. Je ne peux plus demander à mes bénévoles de travailler à perte. On ne peut plus assumer. » En cause, le trop faible nombre d’entrées payantes aux matches : 628 l’an dernier au parc des sports, le plus faible total des quatre villes qui accueillent le challenge. Un désintérêt qui vient très certainement des affiches jugées trop faiblardes par le public. Ce n’est cependant pas la seule raison aux yeux de Franck Vaquerin, organisateur et descendant de la légende biterroise.

Millau, une épine en moins ? 

« On n’a jamais vraiment fait le plein à Millau, même quand on a fait venir Montpellier ou Clermont, détaille-t-il. Je crois que les gens changent leurs habitudes. Ils ne restent plus à la buvette après le match. Avec le nombre de rencontres retransmises à la télé, ils font peut-être une overdose de rugby.»

Une situation inquiétante pour le challenge, qui a des difficultés financières. Selon nos informations, l’organisation du Vaquerin songeait, depuis plusieurs mois, à recentrer son rendez-vous autour des trois sites de Lacaune, Saint-Affrique et Camarès.

La décision du club des supporters millavois de se retirer lui enlèverait donc une épine du pied... Toujours est-il que la ville de Millau sort grande perdante de ces débats. Après la fin du Mondial de pétanque, le mois d’août va-t-il se voir amputé de l’un de ses temps forts ?

Pour 2017, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement, même si Franck Vaquerin veut encore croire à un retournement de situation. « On va attendre de voir ce que dit Thierry Pérez, annonce-t-il. Et ensuite, il faudra rencontrer la municipalité, qui nous a toujours soutenus. » Du côté des bénévoles du SOM, on ne semble pas prêt à changer d’avis. Alain Alibert assure avoir la pleine confiance de son président qui, s’il n’a pas pu venir à l’assemblée générale du challenge, est parfaitement au courant de la situation.