Syrie: combats meurtriers près de Damas

  • Un soldat syrien le 12 novembre 2016 à Houwayqa près de Deir Ezzor
    Un soldat syrien le 12 novembre 2016 à Houwayqa près de Deir Ezzor
  • Localisation des affrontements entre régime et rebelles dans la région de Damas, et de l'avancée du groupe EI vers Deir Ezzor.
    Localisation des affrontements entre régime et rebelles dans la région de Damas, et de l'avancée du groupe EI vers Deir Ezzor.
  • Zones de contrôle et derniers raids survenus dans le nord de la Syrie
    Zones de contrôle et derniers raids survenus dans le nord de la Syrie
  • Des soldats syriens le 12 novembre 2016 à Houwayqa assiégé par le groupe EI près de Deir Ezzor
    Des soldats syriens le 12 novembre 2016 à Houwayqa assiégé par le groupe EI près de Deir Ezzor
Publié le
Centre Presse Aveyron

De violents combats ont opposé dimanche le régime syrien aux rebelles près de Damas, prolongeant les pénuries d'eau dans la capitale et fragilisant davantage la trêve, une semaine avant le lancement de négociations pour un règlement du conflit.

Dans le même temps, le groupe jihadiste Etat islamique (EI) gagnait du terrain face aux forces du régime de Bachar al-Assad à Deir Ezzor, une ville de l'est du pays en guerre où il a lancé samedi une offensive majeure.

A une quinzaine de km de Damas, dans la région de Wadi Barada, cruciale pour l'alimentation en eau de Damas, au moins neuf civils dont trois enfants ont été tués et vingt personnes blessées dans des bombardements des troupes du régime sur le village de Deir Qanoun, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Il s'agit du bilan le plus lourd (dans cette région) depuis l'entrée en vigueur de la trêve" le 30 décembre entre régime et rebelles, a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Malgré cette trêve, des combats on lieu depuis plusieurs semaines à Wadi Barada, ainsi que sur d'autres fronts où les violences ont néanmoins baissé d'intensité.

Omar al-Shami, porte-parole du comité des médias de Wadi Barada, a affirmé à l'AFP que les bombardements avaient frappé un refuge où se trouvaient des femmes et des enfants déplacés.

Le groupe militant a publié des photos de ce qu'il a présenté comme les conséquences de l'attaque, dont certaines montraient le sol couvert de sang et des corps enveloppés dans des couvertures.

- Accord annulé -

La région de Wadi Barada abrite la principale structure d'alimentation en eau de la capitale syrienne, qui a été endommagée par les combats, faisant subir aux 5,5 millions d'habitants de Damas et de sa région d'importantes pénuries depuis le 22 décembre.

Les affrontements entre rebelles et forces du régime ont repris samedi soir après l'assassinat d'un responsable du gouvernement, Ahmed al-Ghadbane, qui négociait pour le rétablissement de l'eau vers Damas.

Sa mort a annulé l'accord conclu vendredi entre régime et insurgés qui devait permettre de réparer les dommages causés aux infrastructures hydrauliques, a précisé M. Shami, ajoutant que les équipes de maintenance du gouvernement avaient quitté Wadi Barada sans avoir effectué les réparations.

Ces nouveaux combats interviennent en dépit de l'accord de trêve parrainé par la Russie, alliée de Bachar al-Assad, et la Turquie, soutien des insurgés, qui doit ouvrir la voie à des négociations entre rebelles et régime.

Prévues le 23 janvier au Kazakhstan sous l'égide de la Russie, de la Turquie et de l'Iran, ces négociations ont reçu samedi le soutien du Haut comité des négociations (HCN), qui regroupe une grande partie de l'opposition.

L'équipe de transition du président américain élu Donald Trump, qui prend ses fonctions vendredi, a été invitée à participer mais n'a pas annoncé si la nouvelle administration s'y rendrait.

Ces négociations seront suivies de discussions intersyriennes à Genève en février, sous l'égide de l'ONU, pour trouver une solution à une guerre qui a fait plus de 310.00 morts en près de six ans et jeté sur les routes des millions de personnes.

- Frappes intenses -

Dans l'est du pays, l'EI poursuivait sa progression face aux forces du régime dans la ville de Deir Ezzor et s'est rapproché de l'aéroport militaire, en dépit d'une intense campagne de frappes menée par l'aviation du régime doublée de tirs d'artillerie.

Ces raids ont tué dimanche neuf civils à Deir Ezzor, dont deux femmes et deux enfants, selon l'OSDH.

Une source militaire syrienne a indiqué à l'AFP que l'aviation russe avait également mené des bombardements.

Mais malgré ce déluge de feu, les jihadistes continuaient d'avancer dimanche soir, selon Rami Abdel Rahmane. Quatorze d'entre eux sont morts, a indiqué l'OSDH sans pouvoir de fournir de bilan pour les pertes gouvernementales.

Le groupe ultraradical sunnite contrôle la majeure partie de la province de Deir Ezzor et s'est emparé en 2014 de larges secteurs de la ville éponyme.

Le secteur occidental de la ville, sous contrôle du régime, est assiégé depuis janvier 2015 par les jihadistes. Quelque 200.000 personnes habitent dans l'ensemble de la ville.

L'organisation extrémiste est exclue de l'accord de trêve, tout comme le groupe jihadiste Front Fateh al-Cham.

Source : AFP

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