Hôpital de Rodez : les cardiologues libéraux menacent de démissionner

  • Le docteur Denis Capoulade tire la sonnette d’alarme sur l’avenir de la cardiologie à Rodez.
    Le docteur Denis Capoulade tire la sonnette d’alarme sur l’avenir de la cardiologie à Rodez.
Publié le , mis à jour
Salima Ouirni

Le 11 janvier, six cardiologues libéraux ont donné leur préavis de démission à l’hôpital de Rodez, où ils interviennent aux côtés de leurs collègues hospitaliers. Ils souhaitent faire intégrer un septième collègue en milieu hospitalier.

Dans six mois (le 11 juillet), si la direction de Jacques-Puel maintient son refus d’intégrer ce septième cardiologue privé, comme les médecins libéraux le souhaitent, les patients auront du mal à être soignés. D’ici là, "aucune conséquence ne sera à déplorer pour les malades", explique le Dr Denis Capoulade, porte-parole de ses collègues.

Comment en est-on arrivé là ? Ce qui semble être une crise aiguë et récente entre la direction de l’hôpital Jacques-Puel et les cardiologues libéraux remonte en fait et déjà à 2012.

"Notre préavis de démission a un motif précis : c’est le non-respect du directeur d’un engagement écrit en 2012 fait devant l’ARS d’établir les conditions d’intégration des nouveaux cardiologues privés. L’ARS l’avait demandé pour éviter les blocages à l’arrivée des nouveaux postulants", rappelle le médecin.

Pénurie

Si la communauté médicale soutient, dans son ensemble, les médecins « démissionnaires », ce n’est en revanche pas le cas de la direction de l’hôpital. "Nous avons le temps de trouver une solution. Pour l’instant, on ne peut pas intégrer ce septième cardiologue", répond Frédéric Bonnet.

La solution, il va bien falloir la trouver puisque, à en croire Denis Capoulade, "on se dirige vers une situation catastrophique. A Rodez, on a perdu deux cardiologues libéraux en deux ans. Pour l’équipe publique, deux praticiens ont quitté l’établissement en 2016. Le chef de service a donné sa démission le 3 janvier de cette année. On entend parler de nouveaux départs. Plus préoccupant, sur le bassin de Decazeville et Villefranche, trois des six cardiologues ont plus de 65 ans et il n’y a aucun successeur prévu. Millau est tellement déficitaire que des Montpelliérains montent assurer une consultation. Figeac a déjà basculé dans la pénurie et la Lozère n’est guère plus riche. Il y a urgence à recruter", explique longuement le Dr Denis Capoulade.

Avant justement de créer cette rupture des soins, les cardiologues veulent obliger ainsi l’ARS à faire face à ses obligations. "Nous sommes arrivés à nos limites. Nous faisons 50 heures par semaine, nous assurons les gardes y compris à l’hôpital et nous assurons les 2/3 des actes techniques", ajoute Denis Capoulade, visiblement déterminé à défendre l’avenir de la cardiologie à Rodez et dans les autres bassins de vie. Et d’ajouter : "Si les jeunes ne peuvent accéder au plateau technique de l’hôpital, ils ne viendront pas s’installer ici. On ne pratique plus la cardiologie, comme on le faisait il y a 20 ans".

Médecins et direction doivent se retrouver autour de la table de négociation le 26 janvier.

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