Maternités : Millau et Saint-Affrique sauvées, Decazeville exige sa réouverture

Après l’attente et la crainte du pire, le soulagement. Mardi matin, les directions des centres hospitaliers de Millau et de Saint-Affrique ont été informées officiellement par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie que leur maternité respective était autorisée à poursuivre leurs activités de soins.

Dans chacun des deux établissements, l’annonce a rapidement circulé dans les services et suscité des réactions unanimes d’apaisement. "Nous sommes forcément très contents, témoigne la directrice du CH millavois, Fatima Bouzaouza, qui ne redoutait pas qu’il en soit autrement. J’étais plutôt sereine car la visite de conformité réalisée sur notre site par l’ARS, en novembre dernier, s’était très bien passée. Sur place, les échanges avec les inspectrices s’étaient révélés constructifs."

La sécurité avant tout

Dans ses conclusions, rendues publiques mardi, l’Agence régionale de santé mentionne que la poursuite des activités de soins gynéco-obstétriques est accordée pour une durée de cinq ans, à Millau comme à Saint-Affrique. Une période au cours de laquelle, il est toutefois recommandé aux deux établissements de renouer avec le seuil obligatoire des 300 accouchements, qui n’est pas atteint à Saint-Affrique depuis plusieurs années et à Millau depuis 2014.

"C’est une exigence réglementaire et on va tout faire pour tendre vers cela, promet Fatima Bouzaouza. Des travaux vont d’ailleurs être lancés en avril, pour augmenter notre capacité de chambres individuelles. Maintenant, ce qui est important, et qui a été constaté par les inspectrices de l’ARS, c’est que notre maternité répond à tous les critères de sécurité. Tout y est organisé pour répondre au mieux à chaque situation d’accouchement. Je le dis car s’il y avait eu le moindre doute, l’ARS n’aurait pris aucun risque."

Enfin, et ce n’est pas nouveau, la quasi-totalité des observations compilées dans les conclusions de l’ARS révèlent l’impératif rapprochement que celle-ci exige à l’avenir entre les deux établissements sud-aveyronnais. "On sait qu’il va falloir continuer à travailler dans ce sens. À tout mettre en œuvre pour mutualiser les activités de nos deux maternités. On n’a pas le choix, en déduit la directrice de l’hôpital millavois, nos offres de soins doivent devenir complémentaires".

Decazeville "exige" la réouverture

A l'autre bout du département, la pression autour de la fermeture de la maternité de Decazeville ne retombe pas. Pour rappel, celle-ci est fermée, sur décision de l'Agence régionale de santé, depuis début octobre suite au décès d'une maman et de son nourrisson au moment de l'accouchement.

“Mme Cavalier, venez à Decazeville, et, ensemble nous nous rendrons en voiture vers chaque maternité, que ce soit celle de Rodez, de Villefranche, d’Aurillac, afin que vous vous rendiez bien compte de la situation actuelle", écrit Pascal Mazet, secrétaire de l‘USD CGT Santé et action sociale de l’Aveyron, dans un communiqué où, s’il se félicite du renouvellement de l’autorisation de fonctionnement pour les maternités de Millau et de Saint-Affrique, interpelle la directrice de l’ARS pour "exiger la réouverture de la maternité de Decazeville dans les plus brefs délais".

A Decazeville, plus de 2000 signatures ont été recueillies par la pétition mise en ligne sur le site « Change.org » pour le "maintien du centre hospitalier de Decazeville et de sa maternité". En parallèle, cette même pétition a été envoyée par mail à de très nombreuses associations du territoire qui, pour la plupart, se sont engagées à la proposer à la signature à leurs licenciés.