Jean-François Galliard : « construire ensemble l’Aveyron de demain »

  • Jean-François Galliard a attendu mardi après-midi  pour s’assoir dans le fauteuil du président du conseil départemental, qui est désormais le sien.
    Jean-François Galliard a attendu mardi après-midi pour s’assoir dans le fauteuil du président du conseil départemental, qui est désormais le sien. José A. Torres / Centre Presse Aveyron
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Centre Presse Aveyron

Politique. Travailler en commun avec les forces vives et les territoires au profit de l’avenir de l’Aveyron : le nouveau président du conseil départemental, élu mardi, livre sa philosophie et ses ambitions.

Quelques heures à peine après avoir été élu (lire ci-dessous), Jean-François Galliard s’est installé pour la première fois dans le fauteuil de Jean-Claude Luche. Rencontre avec le nouveau président du conseil départemental.

On a compris que vous vous inscriviez dans le sillage de la politique de votre prédécesseur mais comment allez-vous désormais marquer de votre empreinte la gouvernance du Département que vous assumez aujourd’hui ?

Voilà de longues semaines que je me prépare au poids de la responsabilité que représente ce poste et à ce qu’attendent mes collègues.

A mon sens, l’attractivité ne va pas sans la proximité, c’est-à-dire sans la solidarité. On a désormais 19 intercommunalités qui partagent avec le Département le même objectif : l’Aveyron. Le rôle du département est d’accompagner les projets de ces19 intercommunalités. Je vais faire ce que j’ai fait pour la culture : territorialiser. Car les besoins ne sont pas les mêmes partout dans le département. Alors, ce que j’aimerai, c’est territorialiser l’avenir de l’Aveyron.

Parviendrez-vous à concilier le nord et le sud de l’Aveyron dont les besoins ne sont pas toujours les mêmes ?

Mais plus c’est compliqué, plus cela me plaît. C’est peut-être un pari en effet. Qui sait mieux que le territoire concerné ce dont il a besoin ? Au département d’assurer en revanche une cohérence entre les projets des uns et des autres. Et il n’y a pas de raison que l’on n’y arrive pas. Fédérer, c’est prendre de chacun ce qui participe à la communauté.

Comment allez-vous vous y prendre ?

En juin, je verrai bien l’organisation d’assises réunissant le Département et les intercommunalités. Pour que l’on mette autour d’une table les forces vives de l’Aveyron et faire du « marketing territorial » autour d’un axe fort : comment additionner nos forces et comment ainsi promouvoir notre département. Il nous faut construire ensemble l’Aveyron de demain.

Et gagner des habitants, encore et toujours ?

On a une chance, c’est la ruralité. Il nous faut signifier notre différence face aux autres départements, sans redevenir une « île entourée de terre ». Alors, il faut que l’on s’y mette, il faut appuyer sur l’accélérateur.

Un programme peut toujours se modifier, surtout depuis que la loi NOTRe a changé les choses. Il appartient à chaque intercommunalité de réfléchir à son avenir et il appartient au Département de privilégier le travail en commun. C’est mon credo. Je veux confier des responsabilités à mes côtés en fonction des compétences des élus qui m’entourent, de tous bords.

Peut-être en cela, je me différencie de Jean-Claude Luche, dont je respecterai, cela dit, tous les engagements.

Travailler en commun, y compris avec l’opposition ?

Au-delà des postures de chacun, je comprends qu’il y ait des visions différentes des choses. Mais il n’y a pas de raison que l’on n’arrive pas à travailler ensemble. Je préfère qu’il y ait au conseil départemental une cathédrale que des chapelles.

A Nant, je suis dans l’opposition, on ne me demande jamais mon avis. Moi je pense qu’à travers le dialogue, on arrive toujours à trouver des terrains d’entente. Je reste un homme d’engagement et de dialogue.

Vous faites souvent référence à la politique culturelle que vous défendez dans le département. Pensez-vous que la culture peut apporter quelque chose au quotidien des Aveyronnais ?

La culture rassemble, elle génère des lieux de vie, consolide le lien social. Elle se diffuse, elle est partout, c’est du sang qui circule dans les veines de l’Aveyron. Elle nous amène du monde, lui permet de se fixer, et participe ainsi de l’attractivité du territoire. C’est tout cela qu’il faut défendre !

L’agriculture en revanche, ce n’est pas trop votre partie...

Je connais beaucoup de dossiers, notamment sensibles, par l’intermédiaire du budget dont j’ai été le rapporteur jusqu’alors. Le budget n’est pas la partie de grand monde non plus !

Mais ce n’est pas la peine de savoir pour faire. J’apprendrai ce que je ne sais pas, je compte bien aller sur le terrain, voir les élus et les citoyens. J’ai un atout : je suis disponible. Et puis quand on s’intéresse à la culture, c’est que l’on a forcément l’esprit ouvert. Non ?

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Son parcours

Jean-François Galliard est né le 18 février 1948 à Alger. La guerre contraindra ses parents à quitter le pays en avril 1962 pour rejoindre un domicile familial à Nant.

Il fera ses études primaires et secondaires à Millau, ses études supérieures à la fac de droit de Montpellier (licence de droit public), puis à Paris (DESS finances publiques et fiscalité). Il entre au service de la législation, puis des relations extérieures du ministère des Finances en 1973. Dix ans plus tard, il est directeur départemental des impôts du Var, puis sera successivement directeur des services fiscaux de la Corrèze, de la Marne et de la Loire avant de terminer sa carrière en 2009 comme conservateur des hypothèques à Toulon.

Jean-François Galliard a été maire de Nant de 1995 à 2008, conseiller général du canton de Nant de 2011 à 2015, puis du canton de Millau 2 depuis 2015.

Au conseil départemental, il était jusqu’alors rapporteur général du budget, vice-président en charge de l’administration générale, des ressources humaines et des moyens logistiques. Et président d’Aveyron Culture. Il est adhérent à l’UDI.