Le drame du policier fauché à Aubin devant les assises à partir d’aujourd’hui

  • En novembre 2015, une reconstitution avait été organisée sur les lieux du drame.
    En novembre 2015, une reconstitution avait été organisée sur les lieux du drame.
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Centre Presse / Philippe Henry

Jérémy Munoz est incarcéré depuis maintenant trois ans. Son procès s’ouvre aujourd’hui devant la cour d’assises de l’Aveyron. L’heure pour lui de répondre de violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec usage ou menace d’une arme (la voiture qui a mortellement heurté le policier).

En l’occurrence le sous-brigadier Benoît Vautrin, 37 ans, tué vendredi 10 avril 2015, vers 15 h 30, lors de ce qui devait être un simple contrôle routier. « Mon client vit toujours dans la culpabilité. Lors de ce procès, il entend assumer ses responsabilités », déclarait son avocat, élian Gaudy, lors de l’instruction du dossier.

Que s’est-il passé ce vendredi 10 avril ? Jérémy Munoz circulait à bord d’une Audi, celle d’un ami qui occupait au moment des faits la place du passager, avenue du Lycée à Aubin. Ce jour-là, des policiers decazevillois effectuent des contrôles routiers sur cet axe. À hauteur du carrefour de l’avenue Edmond-Ginestet le véhicule est flashé par le sous-brigadier Benoît Vautrin à 95 km/h.

Celui-ci alerte trois autres policiers postés quelques centaines de mètres plus loin. En les apercevant, Jérémy Munoz fait demi-tour pour repartir en direction d’Aubin. Jérémy Munoz accélère. La voiture roule à plus de 100 km/h lorsque le policier Benoît Vautrin se met sur la route pour lui intimer l’ordre de s’arrêter. Tout se passe en quelques secondes. Le policier sera mortellement percuté.

« Le corps du policier a été projeté à 62 mètres de l’impact et la voiture s’est immobilisée à 102 mètres », racontait le procureur de la République de l’époque, Yves Delpérié, deux jours après les faits lors d’une conférence de presse.

Jérémy Munoz, ancien pompier volontaire, s’est arrêté de lui-même, a accouru vers la victime pour tenter de lui porter secours. Benoît Vautrin était déjà décédé. «Ce n’est pas dans ses gènes d’agir de la sorte. Il a eu peur des conséquences de ce contrôle de police», expliquait Elian Gaudy, volontairement peu disert sur ce dossier pour garder la primeur de ses propos lors du procès.

« Jamais, mon client n’a contesté sa responsabilité, précisait alors l’avocat de Jérémy Munoz. Il a exprimé une réelle empathie envers la victime. » « Mon client se présentera à la barre avec la volonté de s’expliquer sur ce qu’il s’est passé », assurait Me Gaudy. Jérémy Munoz risque jusqu’à 20 ans de réclusion.

Malgré nos appels, Me Laurent Boguet, avocat de la partie civile, n’a pas répondu à nos sollicitations.

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