Gastronomie : « Le Saint-Parthem » fait dans la qualité et dans le frais

Le lien entre Berlin et Saint-Parthem ? Hormis une rime incertaine, difficile de répondre à la question, les similitudes entre la mégapole allemande et le village de la vallée du Lot n’étant pas si évidentes.

Et pourtant, ce lien, il existe aujourd’hui en la personne de Mathias Gondol. Ce dernier est, depuis juin 2017, devenu le chef du restaurant Le Saint-Parthem. Et, on y arrive, avant de reprendre les « fourneaux du village » en réponse à une annonce de la mairie à la recherche d’un gérant dans le cadre du dispositif du maintien des commerces en milieu rural, Mathias Gondol a officié 7 ans dans une brasserie berlinoise. CQFD.

Un autre lien tient dans les origines de sa compagne Pauline, musicienne, dont les racines conduisent du côté de Cassaniouze, à un gros jet de pierre de Saint-Parthem.

Le tout est qu’en presque un an, Mathias Gondol pour la cuisine, assisté de Mathilde pour le service, a réussi le pari d’installer son établissement dans le paysage gastronomique de la proche région.

Profitant du soutien financier de la mairie, l’établissement s’est déjà doté d’un cadre magnifique, sur deux niveaux : ambiance bar au rez-de-chaussée, auberge au premier. Le tout baigné d’un cachet chaleureux, authentique, avec grande cheminée, poutres et pierres apparentes, meubles anciens.

Mais bien sûr, pour Mathias Gondol, si le cadre a son importance, l’important est dans l’assiette.

Et quand il parle d’assiette, et surtout de son contenu, c’est d’abord la passion du métier qui transparaît. « On est arrivé ici en étant animé de nos convictions, explique le cuisinier. On était peut-être inconscient. Mais bon, notre philosophie est facile à résumer : 100 % frais, 100 % naturel. On se positionne comme des transformateurs de produits locaux et on a la chance de vivre dans une région où les ingrédients de qualité sont nombreux. D’ailleurs, tout ce que l’on propose dans nos menus a été acheté aux producteurs locaux, directement, ou sur les marchés de Decazeville ou Rodez. »

Sa cuisine, Mathias Gondol la qualifie sans prétention de « semi-gastronomique, simple, fraîche, légère. Une cuisine très végétale, avec des légumes, des herbes.

On aime bien le poisson aussi, frais, ça va de soi. En fait, je travaille à l’instinct et la carte peut varier en fonction de mon humeur. »

Une carte qui, de par la volonté de ses créateurs de faire avant tout dans le frais et la qualité, ne propose pas un éventail très (trop) élargi : deux menus, quelques plats aux choix, deux sortes de salades, des grillades...

Peu importe. Ce qui est servi l’est avec goût et originalité et, pour évidemment ne rien gâcher, c’est bon. Le constat vaut pour une majorité des clients qui laissent des appréciations élogieuses sur les sites internet de commentaires gastronomiques.

Mathias Gondol peut savourer.

Normal. Il savoure d’autant plus que les affaires marchent plutôt bien, avec déjà une clientèle d’habitués et une audience qui s’élargit régulièrement, de Decazeville à Saint-Cyprien, jusqu’à Rodez et même Aurillac. « Cela nous conforte dans notre idée de rester, de nous installer, de remettre le restaurant au centre du village », confie le cuisinier, qui va embaucher une sommelière début mai.

Qui va proposer des soirées musicales les dimanches sur la terrasse aménagée dans le prolongement du premier étage. Qui semble déjà heureux d’avoir fait le lien entre Berlin et Saint-Parthem.